Da redação

L’école de la LBV soutient les femmes qui recherchent l’autonomie financière

De la rédaction

06/03/2015 à 0:55, Vendredi | Mis à jour le 22/09 à 16:08

 

À Montevideo, l’Institut Éducatif et Culturel José de Paiva Netto, de la LBV de l’Uruguay, joue un rôle important dans la vie de nombreuses familles. L’histoire d’Alana Yamila Reyna Rodríguez, 28 ans, est l’une de celles qui montrent bien l’importance de ce soutien. Mère de deux garçons, elle s’est retrouvée seule, sans revenus et dans l’obligation de recourir à l’aide de sa famille pour survivre. Sa vie a commencé à changer quand elle a obtenu le soutien de l’Institution.

« Avant que les enfants ne commencent des activités à la LBV, c’était très difficile pour moi de sortir et de travailler, je n’avais personne à qui les confier. Réellement, depuis qu’ils sont à l’Institut, ma vie et la leur ont changé », a-t-elle raconté.

Actuellement, son fils aîné, Ezequiel, 7 ans, participe au programme Enfant : le Futur au Présent !, et Kevin, 4 ans, étudie à l’École maternelle Jésus.

Comprendre ce qui pourrait transformer sa réalité a été l’étape suivante pour Alana. « Heureusement, nous recevons beaucoup de soutien de la Légion de la Bonne Volonté — nous participons à des conférences et à des ateliers qui nous font beaucoup de bien, et où nous, les femmes, pouvons nous exprimer. » Et elle ajoute : « Actuellement, je travaille dans un magasin de fruits et légumes pendant qu’eux [les enfants] sont à la LBV. Dès que je peux, je vais les chercher et nous rentrons à la maison où ils reçoivent de moi toute l’attention dont ils ont besoin. »

Français

Déclaration de la LBV pour la 59e session de la commission de la femme

De la rédaction

05/03/2015 à 23:08, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

Afin de contribuer aux discussions de la 59e session de la Commission de la condition de la femme, la Légion de la Bonne Volonté a rédigé un document (transcrit ci-dessous) dans lequel elle partage ses meilleures pratiques dans les domaines de l’éducation et l’aide sociale. « Beijing+20 (2015) », thème de la conférence, sera une excellente occasion d’un examen du bilan des progrès et des reculs survenus depuis 1995, pendant la Conférence de Beijing, une étape importante dans la lutte pour l’égalité des sexes et la fin de la discrimination contre les filles et les femmes.

Malgré le progrès social et économique significatif réalisé par de nombreux pays au cours des 20 dernières années, les inégalités entre hommes et femmes persistent toujours. La nécessité pressante de réaliser de plus grands progrès nous encourage à la Légion de la Bonne Volonté (LBV), organisation de la société civile, à élaborer en faveur des familles et des communautés, des programmes éducatifs et d’aide sociale qui reconsidèrent et discutent les modèles culturels existants afin d’être plus inclusifs dans une perspective d’égalité raciale et entre les sexes.

Nous pensons que les inégalités actuelles persistent parce que les origines de la situation — l’impréparation de millions de gens à la connaissance de soi et à la cohabitation avec la diversité — n’ont pas encore été traitées. Ce sont des questions complexes et délicates qui ne peuvent pas être reléguées au bas des priorités car elles requièrent de politiques publiques efficaces immédiates. C’est pourquoi il est nécessaire de rééduquer les personnes pour qu’elles soient prises en compte, de transformer et de rendre plus fraternelle la société. C’est ce que nous souhaitons mettre en oeuvre dans les 150 villes qui comptent sur le travail de la Légion de la Bonne Volonté de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, des États-Unis, du Paraguay, du Portugal et de l’Uruguay.

ÉDUCATION : UN OUTIL POUR LE DÉVELOPPEMENT INCLUSIF

L’éducation doit être structurée comme un outil de transformation, comme l’affirme l’éducateur brésilien José de Paiva Netto, président de la LBV, dans les articles qu’il a publiés dans la presse depuis les années 80 et qui ont été regroupés et publiés dans son livre intitulé É Urgente Reeducar! [Il est Urgent de Rééduquer!], qui est la base de la proposition éducative de l’Organisation : 

« C’est dans l’enseignement que réside le grand objectif à atteindre, dès maintenant ! Et nous allons plus loin, « seule la rééducation, même des éducateurs », comme le préconisait Alziro Zarur (1914-1979), le regretté fondateur de la Légion de la Bonne Volonté, peut nous garantir des temps de prospérité et d’harmonie. Il est urgent de se rééduquer pour pouvoir  rééduquer. (...) Tant que ne prévaudra pas l’enseignement efficace souhaité par tous ceux qui ont du bon sens, toutes les nations souffriront l’enfermement par les limitations que leur impose l’impréparation. » (Paiva Netto, 2010).

Le rapport à l’UNESCO de la Commission internationale sur l’éducation pour le 21e siècle s’aligne sur cette conception :

« L’utopie directrice qui doit nous guider est de faire converger le monde vers plus de compréhension mutuelle, plus de sens de la responsabilité et plus de solidarité, dans l’acceptation de nos différences spirituelles et culturelles. L’éducation, en permettant l’accès de tous à la connaissance, a un rôle bien précis à jouer dans l’accomplissement de cette tâche universelle : aider à comprendre le monde et à comprendre l’autre, afin de mieux se comprendre soi-même » (Delors, 1996).

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) propose quatre piliers de l’éducation, en plus d’un cinquième sous le thème du développement durable. Les pays ont fait des progrès remarquables pour les deux de ces cinq piliers (« Apprendre à savoir » et « Apprendre à faire »), qui sont de nature plus technique, en créant des normes et des stratégies d’évaluation à caractère national et même international, telles que le PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Les autres trois piliers (« Apprendre à être », « Apprendre à vivre ensemble » et « Apprendre à se transformer soimême ainsi que la société »), l’objectif est de doter les individus de compétences socioenvironnementales et de réflexion critique. Avec ces piliers à caractère plus holistique et social, toutefois, les résultats globaux sont plus diffus, subjectifs et sans des outils opérationnels d’évaluation. En ce sens, notre expérience de six décennies peut apporter une grande contribution, compte tenu du fait que chaque année notre impact est de plus en plus grand. Pour la seule année 2013, en sommant les chiffres des sept pays où ce travail est réalisé, nous avons assuré 12 millions d’accueils et de bénéfices à la population en situation de vulnérabilité sociale. 

Avec cet objectif, nos éducateurs ont élaboré des lignes directrices relatives aux programmes du primaire et du secondaire, en partant du principe que chaque personne doit être considérée comme un être complet, en d’autres termes, un êtreesprit biopsychosocial. Cette proposition, qui recouvre un champ assez large, peut être appliquée dans les contextes sociaux et culturels les plus divers ; notre système scolaire est non-confessionnel et nos élèves sont issus de familles avec une tradition religieuse et non religieuse très diversifiée. 

Les contenus pédagogiques ont été élaborés à partir des besoins sociaux, cognitifs et spirituels de chaque groupe d’âge, en dialoguant avec les piliers de l’éducation proposés par l’UNESCO et aux paramètres des programmes nationaux des pays. Des thèmes spécifiques ont été définis pour chaque niveau et sont développés en détail chaque trimestre.

Cette proposition vient également en soutien aux familles. Nous favorisons l’envoi d’équipes multidisciplinaires dans les écoles  
(composées de psychopédagogues, de travailleurs sociaux, des psychologues, des nutritionnistes et autres professionnels). Tout cela permet de garantir des excellents résultats scolaires, d’assurer des taux d’absentéisme zéro et de garantir un environnement sans drogues et sans violence dans le réseau de l’enseignement de la Légion de la Bonne Volonté.

Les thèmes sont développés en profondeur dans la matière Culture OEcuménique et abordés de manière transversale dans les autres. Pour cela, des sessions de formation, d’alignement, d’échange d’expériences et de références pédagogiques sont tenues avec les enseignants avant chaque trimestre.

L’équipe pédagogique définit les compétences opérationnelles et/ou compétences comportamentales appropriées pour chaque groupe d’âge. Pour résumer, voici quelques-uns des objectifs :

• examiner le sens de la vie en observant les différentes approches culturelles, sociales et spirituelles du thème, afin de tirer des conclusions en ce qui concerne les nombreuses qualités humaines qui ne sont pas limitées à la situation matérielle de chaque individu ;
• comprendre les aspects de sa propre identité, afin de se rendre compte de la nécessité humaine de la coopération et investiguer le rôle de l’amitié et de la spiritualité dans l’atteinte du bien-être personnel et collectif ; 
• développer le concept de « Liberté » et le rattacher à la pratique de la responsabilité et de la charité, dans son sens large de la
solidarité et de l’altruisme ; 
• analyser les sentiments de bonheur, en comprenant sa relation avec la pratique d’un oecuménisme et d’une charité globales dans
la construction d’une Culture de la Paix ;
• se connaître soi-même, en comprenant la nécessité de vivre en groupe (famille/communauté) et l’importance d’avoir de bonnes relations ;
• se reconnaître comme un être unique, doté de qualités et de talents qui doivent être partagés afin d’être multipliés ;
• se reconnaître dans le prochain, en pratiquant la solidarité, le respect et l’amitié ; 
• reconnaître la valeur de la religiosité, en comprenant les valeurs et les voies empruntées par l’humanité à la recherche de son origine spirituelle ; 
• connaître l’importance de la camaraderie et des bonnes actions visant à renforcer la citoyenneté solidaire. 

Nous estimons qu’il est essentiel de préserver pour les écoles leur autonomie ; il appartient aux parents et aux tuteurs légaux de choisir le type d’éducation qu’ils veulent pour leurs enfants et adolescents. Toutefois, de manière générale, juste une minorité de familles ont le privilège d’exercer ce droit. Il y a également un risque que cette position représente une incitation tacite à introduire un enseignement exclusivement axé sur du contenu, qui vise avant tout à préparer les élèves pour le monde académique et professionnel, ce qui est nécessaire, mais superficiel au regard des défis sociaux et environnementaux auxquels nous devons faire face.

Dans ce contexte, les familles les plus pauvres, où les parents ont une formation insuffisante et les enfants vont rarement à l’école, sont pénalisées par les effets néfastes de la publicité ciblant les enfants et des médias qui apportent peu ou pas du tout de changement à leur réalité, et qui souvent renforcent les préjugés et les stéréotypes existants, y compris à l’égard du rôle des sexes et de la place des différents groupes ethniques dans une société.

En ce qui nous concerne à la Légion de la Bonne Volonté, « les médias jouent également un rôle essentiel dans l’Éducation, en particulier chez les enfants. Ce que l’on voit aujourd’hui est une « déséducation » de l’enfance par la violence, par la pornographie, par l’absence d’un ensemble de valeurs et de principes qui conduisent à une sécurité intime face aux défis d’un monde en constante transformation. Et cette base infantile qui périclite continue à travers l’adolescence et à l’âge adulte. Quel dommage ! » (Paiva Netto, 2010).

GOOD WILL STUDENTS FOR PEACE

Pour promouvoir une approche plus approfondie sur les sujets à caractère social tels que l’égalité entre les sexes dans des écoles qui ne sont pas partie de notre réseau, nous avons créé le programme Good Will Students for Peace [Élèves de Bonne Volonté pour la Paix]. Cette technologie sociale est appliquée dans les écoles de régions à bas revenu aux États-Unis où les éducateurs de la Légion de Bonne Volonté travaillent en collaboration avec les éducateurs d’écoles publiques partenaires. Elle consiste à intégrer des projets à caractère éthique aux programmes de l’école, afin d’aider les enfants et les jeunes à améliorer leurs performances académiques tout en développant des attitudes de leadership solidaire.

Le programme est conforme à notre politique d’enseignement (détaillée cidessous), qui a sa propre méthodologie, la MAPREI — Méthode d’Apprentissage par la Recherche Rationnelle, Émotionnelle et Intuitive. Il se compose de six étapes qui ont été condensées dans des trois phases : mobilisation et engagement ; Développement d’activités collaboratives ; présentation des resultats et internalisation individuelle. Les élèves participent à différents projets, débattent et, surtout, « mettent la main à la pâte » dans des activités externes qui ont un impact sur leurs communautés.

À la fin de chaque cycle, une grande assemblée réunit tous les élèves, les familles et les éducateurs de l’école. Les résultats des projets développés sont présentés à tous et ensuite nous promouvons une cérémonie de remise des diplômes et de reconnaissance, dans  laquelle chaque élève reçoit un badge, symbole de son engagement permanent pour la cause en question. 

Le niveau de participation des élèves et l’utilisation de questionnaires structurés avant et après le projet fournissent les indicateurs pour le suivi de ce travail. Les résultats positifs sont évidents dans l’amélioration de leurs performances académiques qui, en retour, rend service à l’école désormais à l’abri de la violence. En 2014, la LBV des États-Unis a reçu la reconnaissance officielle de la municipalité d’Orange City, dans le New Jersey, en raison des résultats atteints dans le cadre du programme.

LIGNE PÉDAGOGIQUE 

La demarche éducative à laquelle Paiva Netto s’est consacré propose un nouveau modèle d’apprentissage, qui associe « le Cerveau et le Coeur ». Appliquée avec succès dans le réseau socioéducatif de la Légion de la Bonne Volonté, elle possède essentiellement deux segments :

• la Pédagogie de l’Affection, centrée sur les enfants jusqu’à 10 ans, qui combine le sentiment et le développement cognitif des
plus petits, de sorte que l’amour et l’affection imprègnent toute la connaissance transmise ainsi que l’environnement dans lequel ils
vivent, y compris l’environnement de l’école ; 
• la Pédagogie du Citoyen Œcuménique, ou Citoyen Solidaire, centrée sur les adolescents et les adultes, qui permet de 
rechercher le plein exercice de la Citoyenneté Planétaire.

La ligne pédagogique de la LBV « repose sur les valeurs issues de l’Amour Fraternel, apportées à la Terre par plusieurs personnalités, notamment par Jésus, le Christ OEcuménique, donc universel, le Divin Homme d’État » (Paiva Netto, 2010).

Il faut noter que le terme « OEcuménique » est utilisé par la LBV dans son sens étymologique, qui signifie « ce qui a une envergure mondiale, ce qui est universel » ; il n’est pas restreint au domaine de la religion. 

DÉVELOPPEMENT SOCIAL 

Outre les fronts d’action à caractère éducatif et préventif, nous disposons d’autres programmes d’assistance sociale essentiellement orientés vers les femmes qui aujourd’hui vivent des situations de vulnérabilité ou dont les droits sont violés (conformément aux exigences de chaque territoire), ce qui atteint tous les groupes d’âge, avec des objectifs différents (apprendre à vivre ensemble et à renforcer les liens, insertion productive, maternité sans risques et leadership social).

Nous offrons une assistance individuelle et organisons des ateliers qui permettent aux participantes d’exercer leurs droits, renforçant ainsi leur autonomie à mesure qu’elles construisent ou reconstruisent leurs projets de vie individuels, familiaux et communautaires. Chaque jour, nous transformons des milliers d’histoires de vie. 

Pour conclure, nous réaffirmons notre engagement à la cause de l’égalité entre les sexes ; en tant qu’organisation de la société civile brésilienne, c’est un honneur pour nous de prendre part à cette action continue et collective depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, en Chine. Nous sommes à l’entière disposition des organisations et gouvernements Intéressés par nos méthodes et nos technologies sociales éducatives, notamment dans les domaines de l’assistance sociale, de l’éducation et de la communication sociale.

BIBLIOGRAPHIE
Delors, Jacques. L’éducation : un trésor est caché dedans. Paris : Unesco, 1996.
Paiva Netto, José de. É Urgente Reeducar! São Paulo : Elevação,
2010.

Français

Loi Maria da Penha : la Législation impose une nouvelle culture

De la rédaction

05/03/2015 à 22:45, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

Les autorités et la société s’emploient à améliorer la Loi Maria da Penha, qui est depuis 2006 un puissant instrument de protection des femmes contre la violence conjugale et familiale au Brésil. 

Études, rapports et statistiques internationales montrent que la violence faite aux femmes est la forme la plus répandue d’agression dans le monde. Les filles, les femmes et les femmes âgées en sont victimes, indépendamment de leur pays, ethnie, classe sociale ou niveau scolaire.

Selon les Nations Unies (ONU), près de 70% des femmes dans le monde ont subi une forme de violence au cours de leur vie. Le problème ne se limite pas à des cultures, des nations ou des groupes sociaux en particulier. Selon l’ONU, « les racines de la violence contre les femmes se trouvent dans la discrimination persistante à leur égard. » Par conséquent, il est essentiel pour lutter contre cette pratique condamnable de renforcer les lois nationales de protection des femmes, et de promouvoir de plus en plus de campagnes de sensibilisation et de mobilisation sociale autour de la question.

Eny Miranda

Au Brésil, depuis que la Loi 11.340 a été sanctionnée le 7 août 2006, par le président en exercice, Luiz Inácio Lula da Silva, la réalité procédurale des crimes de violence conjugale et familiale a changé, en particulier ce qui est de la punition de l’agresseur. Baptisée Loi Maria da Penha, en hommage à la biochimiste pharmacienne Maria da Penha Maia Fernandes, dont l’histoire a inspiré la nouvelle législation, elle crée des mécanismes plus stricts pour réprimer et prévenir la violence faite aux femmes et introduit des changements dans le Code pénal et dans la Loi d’Exécution des peines. Avec cette avancée, le pays a vu la naissance d’un ordonnancement juridique qui répond également à la volonté de la société internationale, aux engagements pris dans les traités et conventions depuis plus de dix ans. « Son contenu, discuté et débattu largement dans tous les États de la Fédération, les assemblées législatives, les conseils municipaux et avec les experts, a été travaillé de manière à ne pas laisser de brèches. Aujourd’hui, quand j’analyse l’apparition de l’ample réseau de protection qui a été inséré dans la loi, je vois que tout cet effort a valu la peine », rappelle Mme Jandira Feghali, députée et rapporteuse de la loi à la Chambre des députés Fédérale.

Pour la parlementaire, la nouvelle loi assure que « les pouvoirs publics développeront des politiques visant à garantir les droits universels des femmes dans les relations conjugales et familiales, les protégeant contre toute forme de négligence, de discrimination, d’exploitation, de violence, de cruauté et d’oppression ».

La plus grande conquête de la Loi Maria da Penha, de l’avis de Schuma Schumaher, pédagogue, coordinatrice exécutive du Réseau du développement humain (REDEH) et co-auteur du Dictionnaire des femmes du Brésil et de Femmes noires du Brésil, a été que « l’État assume sa responsabilité ».

Carte de la violence

Nathália Valério

Pédagogue Schuma Schumaher

Les données recueillies pour la « Carte de la violence 2012 : meurtres de femmes au Brésil » impressionnent. Selon l’enquête — coordonnée par le sociologue Julio Jacobo Waiselfisz, avec le soutien du Centre brésilien d’études latino-américaines (CEBELA) et la Faculté latino-américaine de Sciences Sociales (FLACSO) —, le Brésil a souffert plus de 90 000 décès de femmes victimes d’agressions au cours des 30 dernières années ; actuellement, le pays occupe le 7e rang du classement pour le taux d’homicide de femmes, sur une liste de 84 pays. L’étude a utilisé les informations provenant des certificats de décès et les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Ce cadre, disent les experts, n’invalide pas les progrès significatifs réalisés dans la criminalisation de la violence conjugale. Mais tous conviennent qu’il faut investir de plus en plus dans l’appareillage des organismes publics spécialisés, au service des dénonciations et des condamnations, qui présentent encore des indices faibles par rapport au nombre de cas signalés.

« C’est effrayant ! Nous vivons un drame dans ce pays par rapport à ce qui arrive aux femmes, ce qu’on appelle la violence familiale, qui est pratiquée par des personnes avec qui elles entretiennent des relations affectives... », déclare la pédagogue Schuma Schumaher. Pour elle, la société devrait avoir honte de ce drame, des chiffres qui placent le Brésil à un triste niveau, « pour que nous puissions investir dans l’école, dans nos enfants, pour qu’ils commencent à apprendre l’importance de la paix dans les relations entre les personnes ».

Cadú Gomes/Agência Estado

L’inégalité des genres et la violence faite aux femmes et les filles exigent également un fort engagement social et économique. La sénatrice Lúcia Vânia dit que ce tableau « possède un visage et des chiffres », en citant des données de la Banque interaméricaine de développement (BID) de septembre 2011. « Selon l’étude, une journée sur cinq d’absence du travail dans le monde est causée par la violence subie par les femmes chez elles. Le viol et la violence conjugale sont des causes importantes d’invalidité et de décès en âge productif. Une femme qui subit la violence conjugale gagne généralement moins que celle qui ne vit pas dans une situation de violence. »

Ce même rapport de la BID a estimé le coût total de la violence conjugale pour l’économie d’un pays : entre 1,6% et 2% du PIB (produit intérieur brut) ce qui, dans le cas du Brésil, représente autour de 160 milliards de reais (80 milliards de dollars environ).

La consolidation de la loi

La juge Ana Cristina Silva Mendes, responsable de la 1ère Chambre spéciale pour la violence conjugale et familiale à l’égard des femmes au tribunal de la ville de Cuiabá, au Brésil, et membre de la Commission parlementaire du Forum national des juges de la violence conjugale et familiale à l’égard des femmes (Fórum Nacional de Juízes de Violência Doméstica e Familiar contra a Mulher — Fonavid), estime que le pays passe par des changements significatifs et des ruptures de paradigmes. « La loi a retiré ce problème de la sphère privée (...). Le vieux cliché qui dit que dans une dispute entre le mari et la femme, on ne met pas son grain de sel, n’est plus vrai. Aujourd’hui, le gouvernement met son grain de sel », déclare-t-elle.

Selon la magistrate, la décision de la Cour suprême fédérale (Supremo Tribunal Federal — STF) en février 2012, qui a donné au procureur le pouvoir de dénoncer l’agresseur dans le cas de violence conjugale, même si la femme abandonne l’accusation, renforce l’applicabilité de la loi. Dans la norme d’origine, l’agresseur n’était poursuivi que si la femme avait déposé une plainte formelle. « C’est une ligne de partage des eaux. Les arguments que certains opérateurs du droit insistaient encore autrefois à conserver se sont effondrés. La décision rend l’application des sanctions plus rigoureuse. Le STF est arrivé et a dit : les femmes en situation de vulnérabilité doivent être soutenues et prises en charge, et pour cela, l’État va intervenir avec une action pénale publique et inconditionnelle. »

Mme Silva Mendes attire l’attention sur le projet de réforme du Code pénal brésilien* qui est en cours d’examen au Sénat Fédéral : « Notre plus grande crainte est que tout ce processus soit mis à bas, (...) parce que la ligne maîtresse de notre ordonnancement juridique pour la punition est le Code pénal brésilien, c’est là que sont contenus les crimes. Donc, si la question de la violence est traitée de manière trop subjective, au point d’être exclue de la typification, alors nous pouvons nous retrouver dans de mauvais draps ».

La juge mentionne également que la structure du réseau de prise en charge prévu par la loi se révèle déficitaire, voire, qu’elle indique des lacunes du système judiciaire. « Nous avons besoin d’un plus grand nombre de commissariats spécialisés et un meilleur dispositif pour cette prise en charge, il y a des États qui sont extrêmement timides à ce sujet », affirme-t-elle.

Le portail et la campagne du gouvernement fédéral

Arquivo

Cette même préoccupation vis-à-vis de cette question a conduit le Secrétariat spécial chargé de politiques pour les femmes (Secretaria de Políticas para as Mulheres — SPM) et le Ministère de la Justice à lancer en août 2012, le portail Engagement et Attitudes pour la Loi Maria da Penha. Destiné aux opérateurs de la Justice, le site rassemble des données diverses, les doctrines et la jurisprudence sur la loi.

Outre ce portail, la campagne Engagement et Attitudes pour la Loi Maria da Penha — La Loi est plus forte, divulguée auprès du public à la même époque, travaille pour accélérer les jugements, garantir l’application correcte de la loi, mobiliser la société et promouvoir une action conjointe entre le gouvernement et la justice pour réduire l’impunité dans les cas de violence contre les femmes.

Malgré les progrès réalisés avec la promulgation de la nouvelle loi le défi est de faire en sorte que les agents de divers secteurs, les pouvoirs constitués et la propre société civile collaborent de manière coordonnée. En outre, il faut travailler fortement pour un changement de culture, une mesure qui a dans l’éducation son principal agent. Dans ce sens, la pédagogue Schuma Schumaher a loué l’initiative de la Légion de la Bonne Volonté de travailler sur le thème de la paix et de l’égalité entre les genres de manière préventive, à la fois en classe et lors des conférences organisées dans les centres communautaires d’assistance sociale de l’Institution. « Nous nous investissons comme vous dans cette contribution. Toutes mes félicitations à la LBV pour son engagement ! Si chacun, homme ou femme, peut apporter sa contribution, nos enfants nous en seront reconnaissants à l’avenir. »

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* Pour moderniser le Code pénal brésilien de 1940, une commission de quinze juristes a élaboré le texte du projet de loi transmis au Sénat Fédéral. Le matériel propose des altérations liées à la cybercriminalité, la consommation de drogues et la prostitution, entre autres. La réforme du code a causé des désaccords techniques, politiques, moraux et religieux. Le projet de loi a déjà plus d’un millier d’amendements et rassemble près de sept mille suggestions de la population.

Français

À l'Argentine, l'assistance sociale aide le combat contre le féminicide

De la rédaction

05/03/2015 à 22:25, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

On attend l’approbation par le Sénat argentin du projet de loi qui propose l’inclusion des crimes qui sont classifiés comme violence de genre dans le Code pénal du pays. La proposition établit des peines plus sévères pour les personnes qui commettent le féminicide – le meurtre de femmes caractérisé comme crime passionnel ou résultat d’une émotion violente, souvent pratiqué par un partenaire ou ex-partenaire, qui voit la victime comme sa propriété.

Bien que le gouvernement argentin ne fournisse pas de statistiques spécifiques sur la violence conjugale et familiale dans le pays, d’importantes initiatives contribuent à l’identification de ces cas, comme le travail effectué par l’organisation non gouvernementale « La Casa del encuentro » (Maison de la Rencontre), qui fait le relevé des cas de meurtres de femmes répercutés par la presse argentine.

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À la Chambre des Députés d’Argentine, où le projet de loi a été approuvé en avril 2012, les parlementaires ont discuté ce thème et exposé les données  sur le féminicide dans le pays — en 2009, on comptait 231 cas, dont 68 où  l’auteur était un ex-partenaire, un mari ou fiancé et où il existait une plainte  antérieure à la police, en 2010, on comptait 260 morts, et en 2011, 282.  Après l’approbation finale de la réforme au Sénat et son inclusion dans le  Code pénal, l’Argentine rejoindra d’autres pays d’Amérique Latine comme  le Costa Rica, le Chili, le Brésil, le Salvador, le Guatemala et la Colombie,  qui ont déjà prévu des peines plus sévères pour le féminicide. 

L'assistence sociale nécessaire

« Des forces pour aller de l’avant »

Flora Quispe Mita*, 41 ans.

« Je suis née en Bolivie et je suis partie parce que je souffrais beaucoup. Quand j’étais enceinte, le père de mon fils Wilson me battait parce qu’il ne voulait pas que j’aie cet enfant. Alors, j’ai décidé de me séparer. J’ai rencontré le père de mes deux filles lorsque le plus âgé avait 10 ans. Je pensais qu’on était bien, mais pendant le septième mois de ma deuxième grossesse, quand j’attendais ma fille Yoselin, j’ai découvert qu’il avait une autre femme qui était aussi enceinte.

« Ça a été une période très difficile. Il partait et puis il revenait, et je ne savais pas quoi faire. J’ai décidé de passer à autre chose, je ne voulais pas que mes enfants souffrent et, de ce fait, nous sommes venus en Argentine. Au début aussi j’ai beaucoup souffert parce qu’on m’a trompée sur le salaire que j’allais gagner. J’ai dû vivre dans une petite chambre dans un atelier de couture, où je faisais également la cuisine. 

« Puis le père de ma fille est venu ici et je suis de nouveau tombée enceinte. Quand il a
appris qu’il allait avoir un autre enfant, il m’a abandonnée. Depuis, je n’ai plus rien su de lui. Je demandais à Dieu de me protéger. J’ai travaillé jusqu’au moment où j’ai eu Raquel. J’étais heureuse, mais je me demandais :  Que vais-je faire avec cet enfant ? 

« C’est une amie qui m’a dit que je serais bien reçue à la LBV. Je rends grâce pour l’existence de la Légion de la Bonne Volonté ! Ici, les gens ont vu ma situation et ont aussitôt attribué à ma fille une place à l’École maternelle Jésus. Ce soutien a été si important pour nous ! Je rends grâce que ma fille soit ici. L’attention qu’elle reçoit est totale, ainsi je me sens bien tranquille. Pendant que je travaille la journée entière, la LBV s’occupe d’elle, je ne souffre déjà plus comme avant. Même quand je suis tombée malade, il n’y a pas longtemps, les gens de l’Institution, quand ils l’ont su, m’ont aussi aidée avec de la nourriture, des vêtements...

« Aujourd’hui, je loue une chambre à un autre endroit. Je continue à travailler et je demande toujours à Dieu de me donner la force d’être courageuse, de ne pas me laisser abattre et continuer à aller de l’avant pour m’occuper de mes enfants, pour qu’ils grandissent bien. »
 

Une transformation dès l’enfance

La Légion de la Bonne Volonté croit qu’à travers l’éducation et le vécu des valeurs de la citoyenneté — avec des chances égales pour tous — il est possible de renforcer la Culture de Paix. Par conséquent, elle investit dans une éducation fondée sur la Spiritualité Œcuménique pour les enfants, les jeunes et les adultes vivant en situation de risque social. Depuis le début des ses activités d'éducation et d’assistance sociale, en 1985, la LBV de l’Argentine a aidé des milliers de familles à bas revenus.

Carlos César Da Silva

Collaborez pour étendre ce travail. Faites votre don en ligne, par le site www.legionofgoodwill.org. Pour d’autres informations écrivez à : francais@boavontade.com.

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* Flora Quispe Mita — En plus de l’inscription de sa fille à l’École maternelle Jésus, elle bénéficie du soutien d’une équipe interdisciplinaire (composée de psychologue, psychopédagogue et assistante sociale) qui travaille les nombreux aspects de la vie familiale. Grâce à ce soutien, Flora a transformé la pauvreté et la douleur en victoire et en joie.

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Au coeur des priorités mondiales

De la rédaction

05/03/2015 à 21:18, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

Marco Grob

Directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Depuis sa prise de fonction, il y a près de deux ans, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka dirige l’organisation avec toute son expérience sur la question des droits des femmes, avec un fort leadership stratégique et une grande pratique administrative. En mai 2014, lors du lancement de la campagne internationale « Beijing+20 : Autonomisation des femmes, autonomisation de l’humanité : Imaginez ! », elle a fait remarquer que les peuples vivent un moment sans précédent dans l’histoire, où un effort collectif est fait afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à la fin de 2015 et un nouveau cadre de développement international : les Objectifs pour le développement durable (ODD). Elle a donc souligné : « Notre génération doit saisir cette opportunité unique de placer l’égalité des sexes, les droits des femmes et  l’autonomisation des femmes au coeur des priorités mondiales ».

Phumzile Mlambo-Ngcuka collectionne des passages marquants dans la vie politique de l’Afrique du Sud, son pays natal, où elle a été la première femme à occuper le poste de vice-présidente de 2005 à 2008. Elle a siégé au Parlement en 1994 et a présidé le Comité du portefeuille de la fonction publique. Elle a également été ministre adjointe au ministère du Commerce et de l’Industrie (1996-1999), ministre des Ressources minières et de l’Énergie (1999-2005) et ministre provisoire des Arts, de la Culture, des Sciences et de la Technologie (2004). Elle a créé la Fondation Umlambo en 2008 afin de soutenir les écoles des régions défavorisées d’Afrique du Sud par le biais du mentorat et de l’accompagnement de leurs enseignants, et du Malawi par l’amélioration ’établissements scolaires en collaboration avec des partenaires locaux.

Dans une interview exclusive à la revue BONNE VOLONTÉ, la Directrice exécutive a parlé, entre autres choses, du 20e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes – qui a eu lieu en 1995 à Beijing, en Chine – et qui sera célébré lors de la 59e session de la Commission de la condition de la femme (CSW59). Selon elle, le moment actuel est idéal pour avancer audacieusement vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et ainsi réduire le délai pour la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing afin que les femmes et les filles aient vraiment des droits égaux, jouissent de la même liberté et des mêmes chances dans tous les domaines de la vie.

BONNE VOLONTÉ — Depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, quelles ont été les plus grandes avancées dans la lutte pour l’égalité ?

Mlambo-Ngcuka — Nous avons franchi des étapes importantes au cours des vingt dernières années. Il existe une plus grande prise de conscience de la nécessité pour les femmes d’être sur un pied d’égalité dans toutes les sphères de participation politique et socio-économique. De nouvelles lois et de nouvelles politiques ont été adoptées pour favoriser l’égalité des sexes dans tous les domaines des activités publiques et privées. Des progrès significatifs ont été réalisés dans l’agenda politique mondial en ce qui concerne l’implication globale des femmes dans les initiatives de paix et de sécurité. Nous sommes près d’atteindre la parité des sexes dans l’enseignement  primaire, et, dans la plupart des régions, il y a actuellement plus de femmes inscrites dans les universités que d’hommes. Malgré ces conquêtes, (...) une femme sur trois est victime de violences sexuelles ou a déjà été maltraitée par son partenaire. Elles continuent à porter le fardeau du travail domestique non rémunéré et restent totalement sous-représentées dans le processus décisionnel, aussi bien dans la sphère publique que dans le secteur privé. Les femmes gagnent encore de 10% à 30% de moins que les hommes, elles sont concentrées dans les emplois précaires et informels, et un parlementaire sur cinq seulement est une femme.

UN Photo/ Albert González Farran

La chanteuse locale Ikram Idris interprète une chanson lors d’un événement de la campagne 16 jours d’activisme contre la violence envers les femmes organisée par l’unité de genre de la MINUAD à El Fasher, au Nord du Darfour, le 5 décembre 2013. L’initiative a eu l’objectif de sensibiliser le public sur les implications de la violence à l’égard des femmes dans les communautés et dans la vie des femmes et filles.

BV — Quelle est la plus grande préoccupation de l’agenda d’ONU Femmes pour le développement post-2015 ?

Mlambo-Ngcuka — Bien que les Objectifs du Millénaire pour le développement aient  entraîné des progrès significatifs, bien qu’ils aient attiré l’attention mondiale et  déclenché des actions dans le monde entier, les résultats obtenus sont inégaux et n’ont pas été très loin dans la résolution de questions structurelles importantes. Par exemple, l’OMD sur l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes n’a pas abordé des questions telles que le droit des femmes à la propriété, le partage inégal des responsabilités en ce qui concerne la famille, le travail domestique, la santé et les droits sexuels et  reproductifs des femmes, la violence contre les filles et les femmes et la faible participation des femmes aux processus décisionnels à tous les niveaux. Le Forum économique mondial estime qu’au rythme actuel l’égalité des sexes en termes d’opportunités et de participation économique ne deviendra une réalité que d’ici à quatre-vingt-un ans. Nous ne pouvons pas attendre aussi longtemps. Les gouvernements doivent traiter en profondeur ces problèmes structurels pour que l’égalité des sexes puisse se concrétiser d’ici 2030. L’ONU Femmes défend donc l’objectif, indépendant de l’agenda de développement post-2015, d’atteindre l’égalité des sexes et de l’intégrer dans tous les autres domaines et objectifs prioritaires, avec des buts et des indicateurs bien définis.

BV — Si l’on fait une analyse des 20 ans du Programme d’action de Beijing et des 15 ans du Sommet du Millénaire, que devrait-on changer pour que les pays atteignent la parité entre les sexes ?

Mlambo-Ngcuka — Nous avons une énorme lacune à combler si nous voulons atteindre l’objectif de vivre dans un monde sans inégalité entre les sexes. Des normes sociales discriminatoires profondément enracinées persistent encore, ainsi que des stéréotypes et des pratiques qui entravent ce progrès. Dans certaines régions du monde, nous devons redoubler d’efforts et encourager la création d’espaces sûrs pour que les filles puissent aller à l’école et jouer un rôle professionnel et pour que les femmes puissent être candidates à des postes politiques sans être menacées ou intimidées. (...) Tous les secteurs du gouvernement devraient prendre leurs responsabilités et rendre compte de la mise en oeuvre des mesures prises pour la parité des sexes, des villages jusqu’aux villes, du sol de l’usine jusqu’aux couloirs du pouvoir. Les lois existantes doivent être respectées et là où il n’y a pas de lois, elles doivent être créées. Les 128 pays qui ont au moins une différence légale entre les femmes et les hommes doivent revoir leurs lois. Nous devons redéfinir ce que nous appelons le progrès et élever nos expectatives pour bondir audacieusement en avant au lieu d’avancer à petits pas. En septembre, nous  allons demander à chaque chef d’État de s’engager à un plan d’action, de suivre une  feuille de route qui assure aux femmes un avenir meilleur, et ils devront indiquer  comment seront employées les ressources pour ces nouveaux engagements.

Sâmara Caruso

La publication de la Légion de la Bonne Volonté pour la 58e session de la Commission de la condition de la femme est remise à la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile MlamboNgcuka (à g.), par la représentante de la LBV Adriana Rocha.


BV — Quel est le rôle de l’Amérique latine dans ce contexte ? 

Mlambo-Ngcuka —
La région de l’Amérique latine et des Caraïbes est une source d’inspiration à bien des égards. Il y a des femmes remarquables qui sont chefs d’État et présidentes, par exemple, en Argentine, au Brésil et au Chili, ce dernier dont la  présidente Michelle Bachelet a été mon prédécesseur à ONU Femmes. La région possède les plus hauts niveaux de représentation des femmes au Parlement avec 26%. C’est aussi la première région qui a adopté un document obligatoire pour prévenir, punir  et éradiquer la violence contre les filles et les femmes : la Convention de Belém do Pará, de 1994. Cette importante convention a servi de base au document de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), entrée en vigueur l’an dernier. L’Amérique latine et les Caraïbes ont fait des progrès importants vers l’indemnisation des victimes de violence sexuelle dans les conflits, vers la paix et la sécurité. En Colombie, par exemple, la société civile, soutenue par ONU Femmes, a réussi à défendre avec succès une analyse des genres plus ferme et une plus grande représentation des femmes dans les pourparlers de paix entre le gouvernement et les FARC [Forces armées révolutionnaires de Colombie].

BV — La LBV défend la nécessité de renforcer les questions de genre dans les programmes scolaires. À votre avis, quelle serait la meilleure stratégie pour rendre les pratiques éducatives plus sensibles à cette question ?

Mlambo-Ngcuka — Je félicite la Légion de la Bonne Volonté de l’importance qu’elle  donne au renforcement de la sensibilité au genre dans les pratiques éducatives. Tout comme vous, je crois fermement que les perspectives de genre doivent être renforcées dans l’éducation. (...) Comment faire pour que l’impact soit large et durable ? Renforcer la sensibilité au genre dans l’éducation ne signifie pas rajouter une composante de genre à des processus et à des stratégies qui sont intrinsèquement tendancieux dans ce sens. Par exemple, il ne suffit pas d’augmenter le nombre de professeures s’il n’y a pas d’initiatives pour transformer la manière d’enseigner et de réviser les programmes scolaires, afin d’offrir des possibilités d’apprentissage égales aux deux sexes. De même, accroître la scolarisation des filles dans des cours qui demeurent axés sur les intérêts des garçons est quelque chose qui ne va pas aboutir aux résultats souhaités. Nous devons revoir nos programmes scolaires et les méthodes d’enseignement, offrir des installations scolaires qui répondent aux besoins des filles et des garçons et garantir la sécurité et la protection des filles dans l’éducation. Nous devons aussi trouver des manières d’enseigner la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (connues sous le sigle anglais STEM), adaptées à elles de façon à ce que, à la sortie de  l’université, elles soient prêtes à affronter la concurrence sur un marché [du travail] de plus en plus tourné vers des emplois scientifiques et technologiques. Cela est  fondamental si nous voulons maintenir l’intérêt des filles et des femmes pour  l’éducation, afin qu’elles restent scolarisées plus longtemps et qu’elles en sortent avec des compétences pertinentes.

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Après 20 ans, ONU a fait un examen de la condition des femmes dans le monde

De la rédaction

05/03/2015 à 21:17, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

Entre le 9 et le 20 mars 2015, a eu lieu la 59e session de la Commission de la condition de la femme (CSW 59) qui réunit, à New York, des délégations internationales, des institutions du système des Nations Unies et des organisations de la société civile pour débattre les avancées et les reculs qui se sont produits depuis 1995, quand a eu lieu à Beijing, en Chine, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.

Dans une interview exclusive à la revue Bonne Volonté, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, analyse : « Notre génération doit saisir cette opportunité unique de placer l’égalité des sexes, les droits des femmes et l’autonomisation des femmes au cœur des priorités mondiales ».

La Légion de la Bonne Volonté (LBV), qui participe annuellement de l’évènement, a partagá ses bonnes pratiques, en soutenant que la priorité à l’éducation et à la rééducation devient la stratégie la plus efficace pour prévenir et combattre toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Pour cette édition, l’Institution a présenté ses propositions socio-éducatives qui contribuent pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, par l’intermédiaire du magazine BONNE VOLONTÉ Femme (édité en anglais, espagnol, français et portugais).

La publication met en évidence l’article « Beijing+20 (2015) », du président de la LBV, le journaliste, homme de la radio et écrivain, José de Paiva Netto, que défend : « On ne peut concevoir aucune entreprise visant à résoudre les maux terrestres sans la participation effective des femmes. »

Sur l’innovation de la LBV dans Éducation avec valeurs, Mme. Phumzile a souligné : « Je félicite la Légion de la Bonne Volonté de l’importance qu’elle donne au renforcement de la sensibilité au genre dans les pratiques éducatives. Tout comme vous, je crois fermement que les perspectives de genre doivent être renforcées dans l’éducation. »

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Comment le Super Réseau Radiophonique Bonne Volonté transforme les vies ?

De la rédaction

25/02/2015 à 18:24, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:08

Prenez connaissance de quelques témoignages.

Neuza Neres — Salvador, Bahia (Brésil)

« J’étais dans une très mauvaise phase. Je ne m’entendais pas avec mon fils et avec les fonctionnaires de mon entreprise. Lorsqu’une nuit, j’ai allumé la radio et j’ai entendu le prêche de monsieur José de Paiva Netto… J’écoutais, et c’était comme s’il me parlait directement, comme s’il était en train de me donner un conseil, comme un père donne un conseil à sa fille. À partir de là, je me suis mise à écouter la radio toutes les nuits et à faire attention aux prêches. Ensuite, j’ai commencé de me syntoniser toute la journée, j’ai mis une radio dans l’entreprise aussi, et ma vie a commencé de s’améliorer, tout a commencé à s’éclaircir. J’ai arrêté de me disputer avec mon fils et les difficultés de l’entreprise ont été résolues. (…) Aujourd’hui, nous avons la Paix dans notre maison. Merci Beaucoup ! ».

Alzani Santos Batista — Porto Alegre, Rio Grande do Sul (Brésil).

« Dieu est Présent ! Je m’appelle Alzani Santos Batista, de Porto Alegre, Brésil. Je voudrais parler de ce qui a changé dans ma vie à partir du moment où j’ai connu le Super Réseau Radiophonique Bonne Volonté, ce Réseau merveilleux, ce réseau qui ne nous amène que l’Amour, l’espoir, l’harmonie également, dans nos foyers. La maison qui est en syntonie avec le Super Réseau Radiophonique Bonne Volonté est une maison en harmonie, car avec cette syntonie l’Amour du Christ arrive (…). Car j’ai vécu une situation très mauvaise avant de connaître ce Réseau. Au point que lorsque je l’ai connu, c’était lors d’une nuit ténébreuse de ma vie, je voulais me suicider, et j’ai eu l’intuition de me syntoniser… simplement allumer la radio car je ne connaissais même pas le Réseau Bonne Volonté. J’ai ressenti l’intuition d’allumer, et j’étais très angoissée, sans savoir quoi faire. Et une voix me disait d’allumer la radio. J’ai même trouvé cela tellement étrange, car j’ai pensé : pourquoi est-ce que je veux écouter de la musique, si ce que je veux c’est mourir ? Mais cette intuition a été si forte, que j’ai allumé la radio. Coïncidence ? Le Frère Paiva dit que cela n’existe pas, n’est-ce-pas ? Alors, ce n’était pas une coïncidence, quelqu’un a syntonisé la Radio Bonne Volonté pour moi. Et, à partir de cette nuit, ma vie a changé. Et elle a changé pour toujours !

« Aujourd’hui je suis une personne heureuse. Je suis une personne qui fait face à tous ses problèmes, la tête haute. Ils existent ? Oui ils existent ! Mais chaque problème qui apparaît dans ma vie me fait grandir chaque fois plus, car maintenant, je sais discerner les choses. Ce qui pour moi, à l’époque était, disons, un enfer… aujourd’hui ça ne l’est plus. Et comment je sais cela ?! Au travers de cette radio merveilleuse que Jésus a placé ici sur la terre pour sauver de nombreuses personnes, beaucoup de gens, j’en suis sûre ont déjà été sauvés et seront sauvés par l’intermédiaire de ces moyens de communication qui sont la radio, la TV et internet. (…) Et je remercie beaucoup le Frère Paiva, ce cher ami. Car pour moi il est un grand ami dans ma vie. Un ami qui est venu pour m’enseigner à vivre. Et aujourd’hui je sais vivre, bien mieux, beaucoup mieux que ce que je ne vivais auparavant. Jésus, Il ne nous abandonne pas. Et j’ai cette connaissance à l’aide de la radio, cette merveilleuse radio, qui me place là haut, jour et nuit, 24heures par jour. »

Tore B Vik — Myson, Norvège.

« Je vis dans un village qui s’appelle Mysen, au sud-est d’Oslo, la capitale de Norvège. Je suis très intéressé par la radio, j’aime écouter les émissions d’Amérique Latine. Ces dernières nuits, j’ai syntonisé la Super Radio Brésil, de Rio de Janeiro, Brésil, en ondes moyennes, sur la fréquence 940 kHz. Je vous écris pour vous informer que le signal de radio est entendu ici en Norvège, à 8.500 kilomètres de distance. J’ai eu la chance de syntoniser ZYJ453, Radio Brésil. Recevez mes cordiales salutations. Paix et Amour. » 

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À l’heure exacte, l’aide est arrivée

De la rédaction

19/02/2015 à 16:56, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

En 15 ans de mariage, le couple paraguayen Nancy Martinez et Rafael Zubasqui a affronté de nombreux problèmes financiers, principalement après la naissance de leur premier enfant, Elias Javier, aujourd’hui âgé de 8 ans. En raison de leur situation difficile, la famille a déménagé chez sa belle-mère, et Nancy a dû abandonner son emploi pour s’occuper de l’enfant.

Allison Bello

Les difficultés semblaient ne pas s’achever, mais leur histoire a changé. « Un jour, ma voisine m’a parlé d’une institution avec laquelle elle collaborait et qui pouvait m’aider », a raconté Nancy. Ainsi, elle a confié à la LBV les soins de son enfant, alors âgé de 2 ans. « Cela a complètement changé ma vie. J’ai obtenu un travail et nous avons pu rapidement déménager dans une maison à nous. Au-delà de la qualité de l’école, mon enfant a appris l’importance de la prière, du partage », a dit, fièrement la mère.

Elias a conclus le cycle préscolaire, mais il continue à fréquenter l’Institution : il est actuellement accueilli par le programme Éducation, Sport et Vie !, où il a des cours d’arts plastiques et de football.

La cadette, Ruth Camila, qui a 5 ans, a été aussi reçue à la LBV. Selon sa mère, la petite fille se sent chez elle dans cet environnement. « La LBV est comme un foyer où il y a de l’Amour et de la tendresse, où ils éduquent les enfants et leur enseignent à être des citoyens de bien. »

Le père partage cette même satisfaction. « C’est un bonheur qu’il existe au Paraguay une Institution qui non seulement éduque les enfants, mais aide et se préoccupe de toute la famille. Je la remercie beaucoup, vraiment beaucoup ! Que Jésus accompagne toujours tous ceux qui participent à cette grande Œuvre ».

Allison Bello

Avant de connaître la LBV, la famille de Benita Ramírez se serrait dans une petite pièce et les enfants — Andrea Sánchez, 14 ans ; Víctor Manuel, 11 ans ; Lucas Manuel, 9 ans ; et Matias Ezequiel, 5 ans — ne pouvaient pas même tous aller à l’école. Grâce à l’Institution, les trois plus jeunes ont été inscrits à la LBV, et ainsi la mère a pu travailler comme domestique et aider son mari, employé dans un laboratoire, à améliorer les revenus de la famille. Avec ce soutien, ils ont réussi à acheter un terrain et construire leur propre maison, avec cinq pièces et une cour ouverte. « Ce qui est arrivé dans notre vie est une bénédiction. Je vous remercie tous de votre soutien pour que ma famille puisse aller de l’avant. Nous n’aurions pas réussi à arriver jusqu’ici tous seuls », a affirmé Benita.

LBV du Paraguay

Leilla Tonin


Après le Brésil, le Paraguay a été le premier pays à bénéficier des activités de la LBV, en 1984. En dehors de la capitale, Asunción, sont également mises en œuvre des initiatives qui visent l’éducation et la réduction de la pauvreté dans les départements de Paraguarí et Alto Paraná, plus spécifiquement à Quiindy et Ciudad del Este.

On peut relever le travail réalisé par le Jardin d’Enfants et la Pré-école José de Paiva Netto (avec une éducation en période intégrale, où les enfants, de 2 à 6 ans, restent toute la journée), le programme LBV — Enfant : le futur au Présent ! et les actions visant la professionnalisation des jeunes et les soins et la socialisation des personnes âgées. Pour plus d’informations : www.lbv.org.py.

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COMMENTEZ : L’âme soeur existe-t-elle pour tout le monde?

De la rédaction

04/02/2015 à 10:45, Mercredi | Mis à jour le 09/02 à 15:44

« L’Amour provient de l’Âme. Sinon, il peut mourir la nuit de noces… Mais, s’il a pour fondament l’Esprit et le cœur des deux amants, alors la lune de miel se répètera pour toute la vie, malgré les querelles qui ponctuent toujours une vie de couple. » Paiva Netto.

Quelque part dans le monde, l’être humain porte en lui beaucoup de doutes quand il s’agit de liens amoureux. Des questions telles que « l’âme soeur existe-t-elle ? Si oui, dois-je la rechercher, ou bien elle me trouvera-t-elle ? » peuvent être entendues dans différents groupes d’âges.

Le Portail Bonne Volonté invite l’internaute à comprendre ce sujet sous la perspective de la Spiritualité Œcuménique1, qui considère l’Être Humain complet, doté de corps et d’esprit. Des liens amoureux sont donc des rapports plus forts que ce que nous percevons. Ce sont des relations établies par nous-mêmes avant notre naissance.

Portail Bonne Volonté — Tous les liens amoureux ont-ils des conséquences spirituelles ?

 

 

 

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Portail Bonne Volonté — L’âme soeur existe-t-elle ? Si oui, dois-je la rechercher, ou bien elle me trouvera-t-elle ?

 

 

 

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Portail Bonne Volonté — Comment reconnaître l’amour vrai ? Peut-on séparer le désir de l’amour ?

 

 

 

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Portail Bonne Volonté — La bonne personne est-elle pour toute la vie ?

 

 

 

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Qu’est-ce qu’il faut pour une relation heureuse et durable ? Cliquez sur l’image et lisez l’article :

 

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1 Spiritualité Œcuménique — Cet étendard de la Légion de la Bonne Volonté est présent dans toutes ses actions socioéducatives, car elle est perçue comme « le berceau des valeurs les plus généreuses qui naissent de l’Âme, la demeure des émotions et du raisonnement éclairé par l’intuition, l’environnement qui englobe tout ce qui transcende le domaine vulgaire de la matière et vient de la sensibilité humaine sublimée, comme la Vérité, la Justice, la Miséricorde, l’Éthique, l’Honnêteté, l’Amour Fraternel ». Extrait du livre Il est Urgent de Rééduquer !, sur lequel est fondé la ligne éducative de la LBV, écrit par l'éducateur Paiva Netto.

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Accès à la culture : une responsabilité citoyenne

De la rédaction

14/01/2015 à 18:38, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:08

Divulgação

La Convention relative aux droits des personnes handicapées, approuvée à l’unanimité par l’Organisation des Nations Unies en 2007, a réaffirmé le droit des personnes handicapées à participer de la vie culturelle de la communauté, signalant les mesures pour que cette population puisse accéder aux activités et services culturels, éducatifs et de loisir.

Cependant, ce droit est loin d’être pleinement respecté. Les espaces tels que musées, parcs, cinémas et théâtres, dans le monde entier, ne repond pas encore à la demande de l’accessibilité. C’est ce que signale Amanda Fonseca Tojal, muséologue brésilienne et conseillère en Accessibilité, dans une interview durant l’émission Sociedade Solidária*, de la Boa Vontade TV.

Pour elle, les personnes handicapées représentent un grand public qui finit par être souvent ignoré : « Elles ont beaucoup à enseigner aux autres, car généralement, une personne atteinte d’un type d’handicap développe d’autres potentiels, très importants pour orienter aussi les autres ».

Cependant, depuis des dizaines d’années, ces personnes sont à l’avant-garde de la lutte pour l’accessibilité et affrontent encore beaucoup de problèmes, car l’évolution humaine est lente. « Les difficultés commencent dès l’entrée. Les personnes en fauteuil roulant, par exemple, disent être obligées d’entrer par les porte du fond. La communication est un autre problème. Il y a de belles expositions, mais un aveugle n’a aucun contact avec ces œuvres, car il doit les toucher pour pouvoir les comprendre, mais il ne lui est même pas permis de manipuler des répliques. Être à côté de ces gens et leur expliquer ce qui se passe n’est pas suffisant », dit-elle. 

La spécialiste explique que l’accès à la culture va bien au-delà de l’accessibilité aux espaces. Il faut aussi comprendre que les gens ont des différences et des nécessités distinctes. C’est pourquoi, ces institutions doivent former leur personnel pour s’occuper de ce public.

Edu Cesar/livestard.blogspot.com.br

De acordo com o IBGE, o Brasil tem 35 milhões de pessoas com dificuldade de enxergar, mesmo com óculos ou lentes de contato. É o tipo de deficiência mais comum.

 

« Les musées, ou tout autre espace culturel, doivent recevoir ces gens avec dignité, avec respect, en leur donnant toutes les conditions pour qu’elles puissent en profiter. […] Il faut impliquer le personnel de cette institution, éducateurs, agents d'accueil et de surveillance, dans les expositions, pour qu’ils sachent comment traiter un aveugle, une personne en fauteuil roulant ou celle ayant un handicap auditif », réitère-t-elle. 

Malgré ces difficultés, Amanda Tojal voit un bel horizon pour l’accès de ces personnes aux espaces culturels et éducatifs. « Les musées n’étaient pas préparés pour recevoir ce public, mais ils se sont aperçus que c’est important. Le public a enseigné au musée à être plus humain. »

« Les personnes handicapées ont fini par humaniser ces espaces. Car si l’on pense à une rampe, par exemple, elle va être utile non seulement aux personnes en fauteuil roulant, mais aussi à une mère et son bébé dans la poussette, à une personne âgée qui marche plus lentement, ou à une personne ayant le pied cassé. De cette façon, à partir du moment où l’on pense aux autres, l’espace commence à s’humaniser », complète-t-elle. 

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*Le programme Sociedade Solidária [Société Solidaire] est transmis par la chaîne Boa Vontade TV (canal 20 du bouquet de télévision SKY) du lundi au vendredi, à 3h30, 18h30 et 22h30, et les dimanches, à 7h30 et 22h (horaire brésilien). Vous pouvez y assister en ligne sur le Portail Bonne Volonté : www.boavontade.com/tv.

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