À l'Argentine, l'assistance sociale aide le combat contre le féminicide

De la rédaction

05/03/2015 à 22:25, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:57

On attend l’approbation par le Sénat argentin du projet de loi qui propose l’inclusion des crimes qui sont classifiés comme violence de genre dans le Code pénal du pays. La proposition établit des peines plus sévères pour les personnes qui commettent le féminicide – le meurtre de femmes caractérisé comme crime passionnel ou résultat d’une émotion violente, souvent pratiqué par un partenaire ou ex-partenaire, qui voit la victime comme sa propriété.

Bien que le gouvernement argentin ne fournisse pas de statistiques spécifiques sur la violence conjugale et familiale dans le pays, d’importantes initiatives contribuent à l’identification de ces cas, comme le travail effectué par l’organisation non gouvernementale « La Casa del encuentro » (Maison de la Rencontre), qui fait le relevé des cas de meurtres de femmes répercutés par la presse argentine.

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À la Chambre des Députés d’Argentine, où le projet de loi a été approuvé en avril 2012, les parlementaires ont discuté ce thème et exposé les données  sur le féminicide dans le pays — en 2009, on comptait 231 cas, dont 68 où  l’auteur était un ex-partenaire, un mari ou fiancé et où il existait une plainte  antérieure à la police, en 2010, on comptait 260 morts, et en 2011, 282.  Après l’approbation finale de la réforme au Sénat et son inclusion dans le  Code pénal, l’Argentine rejoindra d’autres pays d’Amérique Latine comme  le Costa Rica, le Chili, le Brésil, le Salvador, le Guatemala et la Colombie,  qui ont déjà prévu des peines plus sévères pour le féminicide. 

L'assistence sociale nécessaire

« Des forces pour aller de l’avant »

Flora Quispe Mita*, 41 ans.

« Je suis née en Bolivie et je suis partie parce que je souffrais beaucoup. Quand j’étais enceinte, le père de mon fils Wilson me battait parce qu’il ne voulait pas que j’aie cet enfant. Alors, j’ai décidé de me séparer. J’ai rencontré le père de mes deux filles lorsque le plus âgé avait 10 ans. Je pensais qu’on était bien, mais pendant le septième mois de ma deuxième grossesse, quand j’attendais ma fille Yoselin, j’ai découvert qu’il avait une autre femme qui était aussi enceinte.

« Ça a été une période très difficile. Il partait et puis il revenait, et je ne savais pas quoi faire. J’ai décidé de passer à autre chose, je ne voulais pas que mes enfants souffrent et, de ce fait, nous sommes venus en Argentine. Au début aussi j’ai beaucoup souffert parce qu’on m’a trompée sur le salaire que j’allais gagner. J’ai dû vivre dans une petite chambre dans un atelier de couture, où je faisais également la cuisine. 

« Puis le père de ma fille est venu ici et je suis de nouveau tombée enceinte. Quand il a
appris qu’il allait avoir un autre enfant, il m’a abandonnée. Depuis, je n’ai plus rien su de lui. Je demandais à Dieu de me protéger. J’ai travaillé jusqu’au moment où j’ai eu Raquel. J’étais heureuse, mais je me demandais :  Que vais-je faire avec cet enfant ? 

« C’est une amie qui m’a dit que je serais bien reçue à la LBV. Je rends grâce pour l’existence de la Légion de la Bonne Volonté ! Ici, les gens ont vu ma situation et ont aussitôt attribué à ma fille une place à l’École maternelle Jésus. Ce soutien a été si important pour nous ! Je rends grâce que ma fille soit ici. L’attention qu’elle reçoit est totale, ainsi je me sens bien tranquille. Pendant que je travaille la journée entière, la LBV s’occupe d’elle, je ne souffre déjà plus comme avant. Même quand je suis tombée malade, il n’y a pas longtemps, les gens de l’Institution, quand ils l’ont su, m’ont aussi aidée avec de la nourriture, des vêtements...

« Aujourd’hui, je loue une chambre à un autre endroit. Je continue à travailler et je demande toujours à Dieu de me donner la force d’être courageuse, de ne pas me laisser abattre et continuer à aller de l’avant pour m’occuper de mes enfants, pour qu’ils grandissent bien. »
 

Une transformation dès l’enfance

La Légion de la Bonne Volonté croit qu’à travers l’éducation et le vécu des valeurs de la citoyenneté — avec des chances égales pour tous — il est possible de renforcer la Culture de Paix. Par conséquent, elle investit dans une éducation fondée sur la Spiritualité Œcuménique pour les enfants, les jeunes et les adultes vivant en situation de risque social. Depuis le début des ses activités d'éducation et d’assistance sociale, en 1985, la LBV de l’Argentine a aidé des milliers de familles à bas revenus.

Carlos César Da Silva

Collaborez pour étendre ce travail. Faites votre don en ligne, par le site www.legionofgoodwill.org. Pour d’autres informations écrivez à : francais@boavontade.com.

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* Flora Quispe Mita — En plus de l’inscription de sa fille à l’École maternelle Jésus, elle bénéficie du soutien d’une équipe interdisciplinaire (composée de psychologue, psychopédagogue et assistante sociale) qui travaille les nombreux aspects de la vie familiale. Grâce à ce soutien, Flora a transformé la pauvreté et la douleur en victoire et en joie.