Microcéphalie : un Neurologue explique les causes, les traitements et les symptômes

Il peut exister un lien entre la maladie et le virus zika.

Karine Salles

09/03/2016 à 11:02, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

Récemment, avec l’épidémie de virus zika dans différents pays du continent américain, la microcéphalie a attiré l’attention de la communauté internationale, principalement en ce qui concerne le cas des femmes enceintes. Bien que les effets du virus sur le fœtus soient sous analyse, en novembre 2015, le Ministère de la Santé Brésilien a établi un lien probable entre l’augmentation des cas de microcéphalie de bébés dont les mères avaient été infectées par le virus.

D’après des études préliminaires, des autorités brésiliennes ont signalé qu’il y a un plus grand risque de microcéphalie et de malformation fœtale si la mère est contaminée durant le premier trimestre de la grossesse. Les autorités de la santé, avec l’appui de l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) et d’autres agences sont en train de rechercher la cause, les risques et les conséquences de la microcéphalie. Pour éclaircir les principaux doutes sur la maladie, le Portail Bonne Volonté s’est entretenu avec le Dr Tânia Saad, neurologiste pédiatrique de Instituto Nacional de Saúde da Mulher, da Criança e do Adolescente Fernandes Figueira, de la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), Brésil :

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La maladie 

La microcéphalie est la taille de crâne inférieure à la normale par rapport à la taille du corps. En outre, d’après le Dr Tânia Saad, « pour confirmer la microcéphalie, il doit y avoir une disproportion entre le visage du bébé et le crâne, car les os enfermant la tête sont plus petits que la dimension du visage ».

Les causes

La microcéphalie n’est pas une maladie « nouvelle » mais elle a toujours été rare. En général, la malformation congénitale est associée à une série de facteurs de différentes origines. Cela peut être dû à l’usage de substances chimiques pendant la grossesse, telles que drogues, contamination radioactive et infection par des agents biologiques, tels que bactéries et virus. « La rubéole, par exemple, qui est une maladie bien connue et qui compte déjà sur un vaccin, peut également modifier la dimension du cerveau et provoquer des modifications du cœur, du foie et de l’intestin », a-t-elle alerté.

Lorsque le bébé ne reçoit pas suffisamment de sang, sa croissance dans l’utérus est également restreinte. « Cela arrive parce que, souvent, les vases sanguins du placenta ont des problèmes ou bien la mère a une tension artérielle élevée, empêchant l’enfant de recevoir les nutriments », a souligné le Dr Tânia Saad.

Conséquences 

Près de 90% des microcéphalies sont associées au retard mental. Le type et la gravité vont varier selon chaque cas. « C’est un enfant qui va avoir des problèmes de développement neuro-psychomoteur, c’est-à-dire, dans la partie neurologique et motrice, et neurosensorielle, à cause des calcifications qui se créent dans le cerveau ».

D’autres conséquences se produisent normalement, telles que crises convulsives, maux de tête et dans les articulations, troubles de la vision, surdité, problèmes intestinaux. « L’enfant peut avoir des difficultés pour raisonner, étudier, acquérir le langage, marcher », dit-elle.

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Traitement 

Les traitements réalisés dès les premières années améliorent le développement et la qualité de vie de l’enfant. Il n’y en a pas de spécifique. Le traitement est fait selon les manifestations du bébé car certains présentent des troubles plus faibles et n’auront qu’une paralysie, par exemple. Indépendamment du niveau, le traitement comprend des séances d’orthophonie et d’audiologie, de physiothérapie et de thérapie occupationnelle pour stimuler l’enfant et son développement.

Attention

L’apparition de la maladie, son lien probable avec le virus zika et la méconnaissance provoquent encore craintes et doutes dans beaucoup de familles. « Il est important que les parents puissent être, même un peu, préparés à l’arrivée d’un bébé qui va avoir tant de nécessités ». Et, comme pour toute autre maladie, avec ou sans limitations, le Portail Bonne Volonté rappelle que l’amour et l’attention dédiés à l’enfant sont essentiels pour une vie de meilleure qualité.