Avortement : les consequences de la santé physique et spirituelle

Angélica Beck

07/04/2014 à 22:38, Lundi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

L’engagement de la Légion de la Bonne Volonté (LBV) travaille pour la valorisation de la Vie et le bien-être de l’être humain de manière complète. Pour cette raison, l’Institution estime que la question de l’interruption forcée de la grossesse doit être analysée en tenant compte des aspects matériels et des valeurs éthiques, morales et spirituelles. Dans son livre Réflexions de l’Âme, l’écrivain Paiva Netto, président de la LBV, fait valoir que : « La vie est antérieure à la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde. Par le biais du Prophète Jérémie, dans son livre de l’Ancien Testament de la Bible Sacrée, 1 : 5, la Puissance Divine proclame : ‘Avant que je te formasse dans le ventre de ta mère, je t’ai connu ; et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’ai sanctifié, je t’ai établi Prophète pour les nations’ ».

Vivian R. Ferreira

LBV offre programme Citoyen-bébé, dedié aux jeunes mamans en situation de vulnerabilité sociale.


Sur la base de ces valeurs, l’auteur ajoute : « (...) Qu’est-ce que l’avortement, sinon une violence ? Il tue une personne vivante. (...) L’émouvante image du fœtus, dans l’utérus maternel, qui tient le doigt du médecin qui l’opère est emblématique *¹. Il demande de la sécurité, du confort, de la tendresse... C’est impressionnant ! Nous respectons le libre arbitre des êtres humains, mais il faut dire, avec toute notre considération et la même force, ce que nous pensons : l’avortement est une manifestation du degré de manque d’humanité de l’Humanité (...) ».

Les recherches scientifiques confirment de plus en plus l’importance d’étudier la question sous différents angles. Dans le présent reportage, deux chercheuses discutent le début de la vie à partir de la fécondation et les transformations vécues durant la grossesse, à la fois pour l’enfant à naître et pour la mère qui le porte. Aux observations à caractère scientifique s’ajoute une alerte à propos de l’avortement : quand elle met fin à la vie de l’enfant dans l’utérus, la femme risque sa propre santé, parce que cet acte provoque de sérieux impacts qui peuvent conduire à des problèmes d’infertilité, un cadre de dépression et être associés à l’apparition de tumeurs malignes. 

Vivian R. Ferreira

Alice Teixeira Ferreira

Mme la docteure Alice Teixeira Ferreira, médecin et professeure du département de biophysique de l’Université Fédérale de São Paulo (UNIFESP), au Brésil, note qu’il y a un fait incontestable : la vie humaine commence dès la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde. « Il se forme le premier jour, il est caractérisé par ses 46 chromosomes, la moitié venant de l’homme et l’autre moitié de la femme, mais il est totalement différent de ses parents : il a un génome qui est spécifique et non-reproductible, je veux dire, si vous perdez cet être, il n’apparaîtra plus jamais dans l’Humanité », explique la spécialiste.

Vaincre la distance jusqu’à la cavité utérine est la première grande marche de l’être humain sur Terre, un parcours accompagné de profondes transformations. « Il existe une conversation entre la mère et l’enfant par l’intermédiaire d’hormones pour préparer l’utérus où va se produire la nidation, c’est-à-dire, lorsque l’embryon se fixe sur l’endomètre. » Le médecin souligne que l’ovule fécondé chemine de manière indépendante dans la trompe de Fallope et se soutient par une couche externe protectrice, appelée zone pellucide, jusqu’à ce qu’il atteigne le sixième jour. « Alors il se libère de cette couche pellucide et choisit l’endroit où il va s’implanter ; à partir de là il commence à former le placenta. C’est lui qui forme le placenta, et non sa mère. »

En plus de prendre soin de sa propre nutrition dans les premiers jours de son existence, explique le professeur de l’UNIFESP, le nouvel être possède déjà des organes importants de son corps formés. Elle pointe le résultat d’une échographie qu’elle a reçue d’une gynécologue de Fortaleza, au Brésil, dans laquelle on peut voir un « embryon de 10 jours, d’une taille de trois millimètres, et son petit cœur qui bat déjà ». 

Selon la docteure Alice Teixeira Ferreira, ce cas ouvre la voie à de nouvelles recherches et de nouvelles découvertes médicales. Pour que le cœur soit en activité, complète-t-elle, « le petit bébé a besoin que son système circulatoire fonctionne ».

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Système nerveux et empreintes digitales

Fernando Franco

Marlene Nobre

La gynécologue Marlene Nobre, présidente de l’AME-International (Association Médicale Spirite Internationale) et de l’AME-Brésil, souligne quant à elle qu’il y a des notions qui sont portées à la connaissance du public de façon erronée. « Ceux qui sont favorables à l’avortement divulguent l’idée d’un amas de cellules au début de la vie humaine, ce qui est complètement absurde. Nous ne pouvons pas être d’accord avec cela, c’est une hérésie scientifique », souligne la gynécologue.

Un autre faux argument assez répandu, selon le Dr. Marlene Nobre, considère que l’on ne peut affirmer l’existence de la vie avant la formation du système nerveux. « Cependant, dès les premiers moments de l’évolution de l’embryon, il existe déjà des neuropeptides, qui sont produits par le système nerveux qui s’ébauche et qui vont commander toute la stratégie de développement, comme l’ont prouvé les expériences de Candace Pert, [neuroscientifique] des États-Unis. »

Selon la présidente de l’Association Médicale Spirite Internationale, la production de ces neuropeptides par le système nerveux débutant démontre l’existence d’une communication avec le reste du corps en cours de formation. « Ils portent des informations ... et je demande : de qui ? De l’Esprit qui dirige tout, de l’Âme qui dirige la formation de son nouveau corps. »

La chercheuse fait également valoir que : « Nous ne pouvons pas accepter ce que veulent nous imposer ceux qui disent que le système nerveux n’est formé qu’après le trois premiers mois et que la vie ne peut donc pas être considérée comme étant la même dans les premiers instants de l’évolution embryonnaire, de l’embryogenèse. C’est absurde ».

Même avant la fin du troisième mois de la grossesse, d’autres caractéristiques qui accompagneront la personne tout au long de son existence, sont présentes. « Dans la dixième semaine, le fœtus est déjà complet, il a même des empreintes digitales ! Ce qui veut dire que, du point de vue civil, il est un citoyen », commente le Dr. Alice Ferreira, de l’UNIFESP.

Tumeurs et dépression

Des études sur l’incidence des maladies graves chez les femmes indiquent que l’avortement est un facteur de risque. Il serait associé à l’apparition de maladies comme les tumeurs malignes dans le sein et l’utérus et d’autres formes de cancer. Pour le Dr. Alice Ferreira, les facteurs hormonaux peuvent expliquer l’apparition de ces maux. « Pendant la grossesse, la glande mammaire commence à proliférer et à se différencier en cellules qui vont produire du lait. Maintenant, si vous arrêtez la grossesse, ces cellules ne s’arrêtent pas de proliférer, c’est-à-dire, elles augmentent de manière incontrôlée ».

Le Dr. Marlene Nobre précise que le corps ne cesse pas de produire les hormones de grossesse après que l’avortement a été provoqué. « Le résultat est un coup terrible pour le corps de la femme, car il devra s’adapter à quelque chose qu’il n’a pas prévu, pas voulu, parce que l’organisme de la femme est fait pour maintenir la grossesse, c’est une priorité. Beaucoup se retrouvent dans un état de trouble mental et de dépression. Et en tant que spirites, nous savons aussi qu’il existe une conséquence grave, qui est l’obsession. »

La défense du zygote

La présidente de l’Association Médicale Spirite dit que pour la bioéthique personnaliste*², le zygote possède une dignité intrinsèque. « C’est le concept que l’on retrouve chez Aristote et Platon. C’est-à-dire, la dignité de l’être humain commence dans la cellule-œuf. » Elle est d’accord avec la Légion de la Bonne Volonté sur la nécessité d’élargir la compréhension que nous sommes esprit et matière, en ayant la perception que le corps, comme demeure sacrée, offre « à l’Esprit la possibilité d’évoluer et de devenir un être resplendissant, du point de vue de l’évolution spirituelle ».

Vivian R. Ferreira



Sur les nombreuses actions de l’Institution de sensibilisation à la défense de la vie, telles que des mobilisations, des campagnes dans les médias et des conférences dans les écoles — inspirées par la pensée du journaliste Paiva Netto « Qui ignore les devoirs spirituels ne saura pas respecter les droits humains dans leur intégralité, y compris ceux des victimes » —, le Dr. Marlene Nobre n’a pas manqué de montrer son approbation. « Notre cher Paiva Netto a raison : nous devons faire briller la lumière qui est en nous, comme nous le dit notre Seigneur Jésus-Christ. Notre lutte est pour que l’on voit dans le zygote, la cellule-œuf, le cri de la Vie. C’est ici qu’est résumée une saga spirituelle de plusieurs milliards d’années. C’est une cellule d’une grande importance, où nous faisons notre première demeure. »

Le gynécologue pense qu’il faut qu’il y ait un regard plus éthique de la part des professionnels de santé et « un grand respect pour l’œuvre divine ».

Vie et apprentissage in-utéro

La journaliste et écrivaine nord-américaine Annie Murphy Paul se consacre à la recherche sur l’apprentissage intra-utérin et la manière dont le comportement et les habitudes de la mère pendant la grossesse peuvent influencer l’enfant pendant toute sa vie. Elle a commencé son étude lorsque son premier enfant était un bébé, en se demandant comment les traits de personnalité sont transmis d’une génération à l’autre. Sur la base d’une abondante littérature scientifique et d’entretiens avec des spécialistes, la journaliste a également montré que les problèmes cardiaques, le diabète et d’autres maladies peuvent avoir leur origine pendant la grossesse.

Dans la conférence "What we learn before we’re born" (Ce que nous apprenons avant de naître), transmis par le site américain TED*3, Annie Murphy Paul a souligné : « ce qu’un fœtus apprend in-utéro, ce sont les réponses à des questions essentielles pour sa survie. Les réglages et les ajustements du cerveau et des autres organes d’un fœtus qui en résultent sont une partie de ce qui nous donne à nous les humains notre énorme flexibilité, notre capacité à prospérer dans une très large variété d’environnements ».

Selon la journaliste scientifique, auteur d’Origines — Comment les neuf mois avant la naissance façonnent nos vies, le premier apprentissage a lieu à travers la voix maternelle. Dès sa naissance, l’enfant reconnaît la voix de sa mère et lui donne la préférence à toute autre personne. L’auteur cite les travaux de scientifiques de l’Université de Würzburg (Allemagne), qui ont analysé les pleurs de nouveau-nés français et allemands. On a constaté qu’ils pleuraient en présentant des mélodies différentes : les bébés français commençaient à pleurer avec une tonalité ascendante, et les bébés allemands faisaient le contraire, avec une tonalité descendante. Selon les spécialistes, c’est parce qu’’ils développent un accent alors qu’ils sont encore dans le ventre maternel, en écoutant et en apprenant les sons qui proviennent de l’environnement extérieur. 

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*1 L’écrivain Paiva Netto se réfère à l’un des témoignages les plus éloquents en faveur de la vie, enregistré par le photographe Paul Harris, lorsqu’il accompagnait, à l’Université Vanderbilt à Nashville, dans le Tennessee (États-Unis), une opération de spina bifida chez un fœtus d’à peine 21 semaines. Lors de l’intervention, il a capturé magistralement le moment exact où le fœtus a sorti sa petite main de l’utérus et a attrapé le doigt du Dr. Joseph Bruner, responsable de l’opération. L’incident a été largement diffusé par les médias. La main qui a ému le monde appartient à Samuel Alexander, qui est né – en bonne santé – le 2 décembre 1999. Il faut souligner qu’une épine dorsale bifida peut causer des lésions cérébrales, la paralysie et même une invalidité totale. Si toutefois le problème est corrigé avant la naissance de l’enfant, les chances de guérison sont élevées.

*² Bioéthique personnaliste — Ce courant de pensée est fondé sur la reconnaissance de la personne humaine dans toutes ses dimensions, comme unité d’Esprit et de corps. Dans ce paradigme, l’être humain est considéré comme unique, formé de ses dimensions biologique, sociale, psychologique, spirituelle et morale.

*3 TED (www.ted.com) — Sigle formé par les initiales de Technology, Entertainment, Design. Il s’agit d’une organisation sans but lucratif consacrée à la diffusion des bonnes idées. Fondée en 1984, elle a élargi son action d’année en année et organise deux grandes conférences annuelles.