Une vision qui va au-delà de l'intellect

Aline Trevisan, Gisela Portilho et Suelí Periotto

21/07/2015 à 19:59, Mardi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

La transformation atteinte par la ligne éducative de la LBV, par la Pédagogie de l’Affection et la Pédagogie du Citoyen Œcuménique, avec des effets positifs dans les activités scolaires et la société. 

João Nery

Suelí Periotto, superviseur de la Pédagogie de l’Affection et de la Pédagogie du Citoyen Œcuménique, de la LBV, doctorante et titulaire d’un master en sciences de l’éducation, et les conseillères pédagogiques Gisela Portilho, superviseur pédagogique des écoles de l’Institution, et Aline Trevisan, assistante de direction à l’Institut d’Éducation José de Paiva Netto. Les éducatrices Suelí Periotto et Aline Trevisan présentent également l’émission Educação em Debate [Éducation en débat

Diverses formes de violence font désormais partie de la réalité d’enfants et de jeunes du monde entier, souvent à leur propre domicile. L’agressivité est malheureusement aussi présente dans les établissements d’enseignement — qu’ils soient publics ou privés — qu’ils fréquentent. C’est pourquoi, des mesures immédiates et à long terme sont nécessaires pour éviter ce problème qui s’est installé dans les petits, moyens et grands centres urbains.

À la Légion de la Bonne Volonté, nous croyons que le milieu scolaire configure l’environnement idéal pour encourager la Culture de la Paix, comme l’indique depuis des décennies l’éducateur José de Paiva Netto, président de l’Organisation. Selon lui, c’est l’une des voies les plus efficaces pour lutter contre les causes et les conséquences d’un comportement destructeur, aussi bien des élèves eux-mêmes que des personnes qui doivent s’occuper d’eux, un comportement qui menace la santé physique et mentale des enfants dans le monde. « (...) Et beaucoup d’entre eux souffrent toujours d’un motif sérieux qui provoque en eux une grande anxiété. Il s’agit du harcèlement scolaire qui doit être résolument combattu par ceux qui ont des responsabilités envers les jeunes. Sinon, nous serons complices de cette violence, issue précisément d’une mauvaise orientation de la conduite infanto-juvénile elle-même. Une situation lamentable, qui est préjudiciable à la réussite scolaire de tant d’enfants. C’est travailler contre l’avenir. (...) », affirme-t-il.

À la LBV, la stimulation de l’entente fraternelle commence dès les premières années de la vie de l’individu grâce à un travail éducatif qui encourage la solidarité et des attitudes non égoïstes des élèves, une action qui favorise le respect de la diversité et des singularités de chacun.

Une éducation basée sur la Spiritualité Œcuménique, c’est la différence et l’atout de la ligne pédagogique pionnière créée par Paiva Netto depuis des décennies. Elle est composée de la Pédagogie de l’Affection (destinée aux enfants de moins de 10 ans) et de la Pédagogie du Citoyen Œcuménique (à partir de 11 ans). Le souci d’une formation intégrale de l’être humain y unit, comme le souligne le dirigeant de la LBV, « le Cerveau et le Cœur », c’est-à- dire, le raisonnement et le sentiment, ce qui permet le développement d’une culture qui valorise les émotions et éveille chez l’élève son intérêt pour l’exercice de l’empathie. « Je n’aime pas subir la violence ; donc, je ne dois pas la provoquer », c’est un exemple des pensées qui guident les actions de l’Institution en faveur de la Culture de la Paix.

Felipe Moreno

Vue aérienne de l’Institut d’Éducation José de Paiva Netto, à São Paulo, Brésil. L’école et la Supercrèche Jésus accueillent chaque jour des milliers d’élèves — entre enfants, adolescents et adultes — inscrits à la crèche, à l’école maternelle, à l’école primaire, dans l’enseignement secondaire et pour l’éducation des jeunes et adultes (EJA).

Le respect de la diversit

É dans la pratique Comment préparer les enfants et les jeunes à vivre la Paix et agir pour un monde meilleur ? C’est en pensant à cela que la Légion de Bonne Volonté met en œuvre des programmes sociaux et éducatifs qui encouragent l’élève à être un agent de changements positifs, tant sur le plan personnel que dans la communauté où il réside. On également promeut l’exercice de la démocratie dans le contexte pédagogique de la salle de classe et dans les activités sportives et de loisir menées sur les terrains de sport ou dans la cour des centres éducatifs de la LBV auxquelles participent des apprenants de différentes traditions et identités. Toutes les initiatives proposent des expériences qui stimulent l’exercice de différentes qualités qui vont au-delà de la tolérance.

Vivian R. Ferreira

Aluna do Instituto de Educação José de Paiva Netto, na capital paulista.

Les bons résultats de ce travail sont identifiés dans les actions comme les programmes de formation continue pour les enseignants et dans les actions stratégiques qui ne permettent pas l’isolement de l’élève, en particulier dans le cas de déphasage pédagogique. D’ailleurs, en ce qui concerne l’isolement de l’élève, nous avons entrepris plusieurs initiatives afin de résoudre ce problème. L’une d’elles compte avec le soutien des élèves qui ont une meilleure maîtrise du contenu des programmes scolaires. Ils sont invités à partager leurs connaissances avec leurs camarades, une attitude qui bénéficie à la fois ceux qui s’offrent, volontairement, à donner cette aide scolaire et ceux qui la reçoivent. L’initiative montre d’excellents résultats, non seulement en classe, mais aussi au sein de la famille de tous ces garçons et filles. Cette incitation aide à éviter le harcèlement scolaire et/ ou toute autre forme d’intimidation ou de confrontation physique et/ou verbale.

Souvent, les écoles de la LBV développent des projets de socialisation de la connaissance partant de l’individuel vers le collectif. Ils sont réalisés à travers des expériences quotidiennes (dans et/ou hors des établissements scolaires) dont la priorité est de stimuler chez le jeune un positionnement critique et une résilience face à des situations difficiles de violence auxquelles il peut être confronté.

Plus de temps pour l’exercice des valeurs spirituelles, éthiques et œcuméniques

Les heures supplémentaires passées au collège éloignent les enfants et les adolescents des dangers de la rue et des situations de violence et/ou de négligence qui sont malheureusement fréquentes, surtout quand leurs parents ou tuteurs travaillent. Cependant, la pratique de la LBV montre qu’il ne suffit pas d’adopter un régime de journée scolaire à plein temps – incluant le sport, les activités artistiques, la lecture, l’entrepreneuriat et une série d’ateliers visant à améliorer l’apprentissage et la croissance personnelle et intellectuelle de l’apprenant – pour éradiquer la violence. Il faut aussi que les filles et les garçons reçoivent un contenu pédagogique d’excellence et qu’ils aient accès à une grille d’activités et de projets ludiques diversifiés, mais tous orientés par des valeurs spirituelles, éthiques et œcuméniques.

Une méthodologie propre

Pour l’applicabilité des contenus des programmes scolaires et/ou extrascolaires, la Légion de la Bonne Volonté adopte une méthodologie propre, la MAPREI (Méthode d’Apprentissage par la Recherche Rationnelle, Émotionnelle et Intuitive), qui vise le développement intégral de l’élève, considéré comme un sujet actif et constructeur des connaissances. Sont pris en compte dans le processus, la capacité subjective de l’individu et son univers intérieur où résident des réponses à nombre de ses questionnements.

Au cours des six étapes du processus, l’élève a la possibilité de vivre des moments d’échange d’informations, de réflexion sur les sujets abordés et de productions individuelles et collectives. Toutes ces opportunités favorisent la fraternité, le travail d’équipe, le respect mutuel et la valorisation des différents potentiels et opinions et enfin, l’exercice de l’écoute et du moment de parler.

L’harmonie comme finalité 

Les éducateurs de la LBV encouragent l’exercice de la Culture de la Paix dans la vie quotidienne des élèves, à commencer par l’accueil de la diversité en milieu scolaire où les individus ayant des traits de personnalité distincts cohabitent harmonieusement. Pour cela, l’Œcuménisme est présenté comme un élément qui favorise le respect nécessaire entre ceux qui expriment diverses formes de vision du monde, de traditions et d’idéologies qui doivent être prises en compte, car elles représentent les aspects fondamentaux de l’identité de chacun. Il est important de souligner que le concept d’Œcuménisme qui est à la base de la ligne éducative de l’Institution attend de ceux qu’elle accueille une attitude de respect vis-à-vis des athées et des personnes de convictions religieuses les plus diverses. Ceci parce qu’elle propose l’exercice de l’Œcuménisme sans restriction, c’est-à-dire, qui va au-delà de toute idée possible de le restreindre.

Cette ligne éducative pousse l’élève à exploiter les possibilités d’accès à la recherche et la socialisation des connaissances offertes par ce monde globalisé, l’encourage au dialogue (même celui où il y a des vues opposées) et au travail d’équipe et aide à stimuler la coexistence fraternelle.