De petit-fils à père : Un jeune abandonne emploi et études pour s’occuper de sa grand-mère atteinte d’Alzheimer

Mariane de Oliveira

13/04/2016 à 11:43, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

Apprendre qu’un membre de la famille est atteint de la maladie d’Alzheimer n’est pas facile, parce qu’en fin de compte, les défis et les changements que la famille va affronter tout au long de l’évolution de la maladie sont nombreux. Y faire face avec bonne humeur et légèreté a été la stratégie utilisée par le jeune brésilien Fernando Aguzzoli, qui a décidé d’interrompre ses études à la faculté de Philosophie et le projet d’ouvrir sa propre entreprise pour se dédier exclusivement à sa grand-mère, mamie Nilva, comme il l’appelait affectueusement. À l’époque, il avait 22 ans. 

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« Au début, je pensais que c’était comme de l’amnésie, des oublis. J’ai fait des recherches sur la maladie et j’ai découvert que c’était bien pire. En fait, c’était effrayant, mais elle n’en était pas moins ma grand-mère », a-t-il raconté dans une interview à la revue Bonne Volonté. Il explique pourquoi il a décidé d’affronter la maladie de façon positive : « Je serais devenu fou si j’avais fait face à la maladie sérieusement, c’est très dur et très triste. En optant pour un regard où la légèreté et la bonne humeur l’emportent, tout est possible – mes parents et moi-même n’allons pas devenir fous et ma grand-mère rira encore beaucoup, pendant ce temps qui nous reste à partager ».

Ce furent six ans à vivre avec mamie Nilza et la maladie d’Alzheimer. Les expériences vécues, certaines insolites, d’autres dramatiques, et les leçons apprises pendant cette période, l’ont inspiré pour créer une page sur un réseau social. Il y raconte son quotidien quelque peu inhabituel et les dialogues partagés avec sa grand-mère ; le succès a été si grand qu’il en a fait un livre : Quem, eu ? Uma avó. Um neto. Muitas lições de vida ! [Qui, moi ? Une grand-mère. Un petit-fils. Beaucoup de leçons de vie !] 

Arquivo pessoal

Pendant cette période, la relation entre le petit-fils et sa grand-mère s’est encore resserrée. « La maladie d’Alzheimer vient souvent dans les familles pour les unir. Ma grand-mère et moi avons toujours été très proches et très amis aussi, mais après l’apparition de la maladie, nous sommes devenus les meilleurs amis du monde pour ensuite bâtir une relation similaire à celle de père et fille », dit Aguzzoli.

En décembre 2013, peu de temps avant de fêter ses 80 ans, Madame Nilva a succombé à une infection urinaire. Heureux d’avoir pu s’occuper de celle qui s’était occupée de lui, Fernando Aguzzoli laisse un message à tous ceux qui vivent une situation comme la sienne : « Parfois, il peut sembler qu’en nous éloignant, tout sera différent et nous ne souffrirons pas, mais une conscience propre n’a pas de prix ni de retour (…) Menez la vie de façon plus gaie, optimiste. Si on ne sourit pas à ceux qu’on aime, toutes les difficultés nous paraîtront insurmontables. Il faut de la patience, beaucoup de patience, mais, avec de la Bonne Volonté et en aimant la personne qu’on soigne, tout est possible ! »