Nouveaux défis pour la question sociale

Daniel Arroyo

18/02/2015 à 19:25, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:08

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Daniel Arroyo, président de la Fondation Pouvoir Citoyen et ancien vice-ministre du Développement Social de l’Argentine.

L ’Amérique Latine a connu une importante croissance au cours de la dernière décennie, qui a provoqué une amélioration substantielle des indicateurs sociaux de chaque pays de la région. Cependant, nous croyons que cette vision générale d’une meilleure condition sociale doit être complétée par une analyse plus rigoureuse des nouveaux conflits et tensions. Ce bilan permettra d’ébaucher des politiques précises pour combattre la pauvreté et l’inégalité, qui continuent d’affecter beaucoup de latinoaméricains.

Au cours de la période 2002-2007, la ré- gion a eu une croissance du Produit intérieur brut (PIB), qui a permis une amélioration des indicateurs de pauvreté et d’indigence. Toutefois, à partir de la crise financière internationale de 2008, l’augmentation des prix des aliments et de l’inflation et aussi des facteurs propres à chaque pays ont freiné cette tendance.

En ce qui concerne la pauvreté, l’Argentine et le Chili pourraient se situer dans un premier groupe, avec des niveaux bas ou modérés. Le Brésil a également réduit les indicateurs et se trouverait parmi les pays de niveau moyen ou bas de pauvreté. De toute façon, le problème le plus grave est l’inégalité socio-économique qui persiste dans le temps. Un comportement similaire se donne au Mexique, où se manifeste également la pénurie de la zone rurale. Le plus grand contingent de personnes en situation de pauvreté se trouve au Pérou, en Colombie et en Équateur. Dans ces pays, les indicateurs représentent encore une importante parcelle de la population : entre 40% et 55%, conformement à ce que je souligne dans mon étude « Tendencias de los sistemas de protección social en América Latina » [Tendances des systèmes de protection sociale dans l’Amérique Latine], publié en 2010.

La région continue d’être une des plus inégales du monde, ce qui compromet l’accès de beaucoup à des conditions dignes de bien-être et de citoyenneté. Malgré une certaine tendance d’amé- lioration dans les modèles de distributions des revenus dans la majorité des pays étudiés, il s’agit d’une réduction peu significative dans le cadre de l’inégalité, car il n’y a pas de changement dans le modèle de concentration des revenus et dans le degré de pauvreté au niveau régional, très clairement non équitable. Ces inégalités portent préjudice à l’accès de services de base comme la santé et l’éducation, et l’insertion dans le monde du travail, plus particulièrement de la part du segment jeune des couches les plus pauvres.

L’Amérique Latine est une région de vastes territoires et de grandes ressources naturelles, avec un grand potentiel de croissance, et plus de deux décennies d’exercice de la démocratie. Le futur est prometteur. Il ne dépendra que de nous de rendre possible des sociétés mieux intégrées en 2020. Le contexte international, malgré le va-et-vient de l’économie et de la politique, semble nous donner une nouvelle opportunité. Nous ne devons pas la gaspiller.

Développement social

La progression des conditions de vie et de travail s’accompagne d’une série de défis-clés pour les prochaines années, soulignés dans l’ordre suivant :