Eau virtuelle ? Sachez pourquoi nous consommons plus de liquide que nous le pensons.

Nathan Rodrigues

14/08/2017 à 9:28, Lundi | Mis à jour le 20/03 à 14:02

Avez-vous déjà pensé à la quantité d’eau que vous consommez ? Votre calcul comprendra probablement l’eau utilisée pour l’hygiène, la consommation ou la préparation des aliments, n’est-ce pas ? D’accord ! Mais il faut aussi compter l’eau que l’on utilise pour fabriquer les produits tels que les aliments, les vêtements et les automobiles ? Cette consommation indirecte – celle que nous ne notons pas – est nommée eau virtuelle.

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Le concept a été présenté par le chercheur britannique Tony Allan au début des années 1990 et réunit des connaissances sur l’environnement, l’ingénierie des aliments et de production agricole, le commerce international, entre autres domaines. Il permet de connaître le volume d’eau utilisé dans le processus de production de tout produit, indépendamment de son origine. On peut ainsi calculer les impacts environnementaux causés par notre consommation et production.

En outre, avec ce calcul, il est possible de comparer l’efficacité des processus de production de l’industrie et d’économiser cette ressource naturelle. Il n’est pas étonnant que l’eau virtuelle attire de plus en plus l’attention des spécialistes qui ont noté que la demande de cette ressource est bien supérieure à ce que l’on imaginait.

CALCULER L’EAU VIRTUELLE

Pour calculer ce coefficient, nommée empreinte hydrique, il faut comptabiliser l’eau utilisée dans TOUTES les étapes de production et de nettoyage. Par exemple, pour mesurer le total d’eau utilisée pour la fabrication d’une feuille de papier, il faut tenir compte du total utilisé dans le processus de production des arbres et des produits qui donneront origine à la forêt et pas seulement l’eau utilisée par l’industrie. Donc, lorsque vous utilisez une feuille de papier sulfite, sachez que 10 litres d’eau ont été utilisés pour sa production. 

En ce qui concerne l’élevage et l’agriculture, le calcul est un peu différent. Le résultat est obtenu à partir de la division de l’empreinte en eau du produit d’origine par ses produits dérivés. Pour produire de la viande bovine, la plus grande partie du liquide est utilisée pour l’eau d’abreuvement des animaux, l’eau d’irrigation des cultures fourragères qui nourrissent les animaux et l’eau nécessaire à la transformation de la viande. Donc, pour un kilo de viande, il a fallu 15.497 litres d’eau !

PRODUIT TYPE EXPORTATION

La question est si importante que les gouvernements en tiennent compte quand ils négocient le prix d’un produit. Quand on achète quelque chose en dehors de nos frontières, le pays vendeur importe virtuellement l’eau utilisée dans le processus de production. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cette nation a l’avantage d’économiser ses ressources naturelles. Le Brésil, d’ailleurs, est l’un des plus gros exportateurs d’eau virtuelle.

Mais une réorganisation du commerce international de l’eau virtuelle qui tiendra en compte le manque de ce liquide est attendue, ce qui permettra son usage de façon plus rationnelle. On espère, par exemple, que les pays ayant des réserves produisent ce dont ils ont besoin en eau et exportent, équilibrant ainsi la consommation.

Et alors, #changeons !

Le sujet remet en évidence la nécessité de s’intéresser de près à ce problème de l’eau et de chercher les moyens de la préserver. Le Portail Bonne Volonté a déjà fait la liste d’une série d’attitudes pouvant être adoptées chez soi, dans la salle de bains et dans la buanderie, par exemple afin de réduire le gaspillage. Ce sont des actions simples mais qui donnent un sacré coup de pouce à la Planète Terre, et, par conséquent, à nous-mêmes.

En fin de comptes, si l’on n’y fait pas attention aujourd’hui, demain on en manquera… Nous renforçons la demande : #changeons !