Le mouvement de la Jeunesse Œcuménique de la LBV dans la lutte pour les droits de l’homme

Unis par le même idéal.

Patricia Maria Nonnemacher

03/11/2015 à 21:08, Mardi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

Priscilla Antunes

Patricia Maria Nonnemacher, étudiante en sciences sociales et membre de la Jeunesse Œcuménique Militante de la Bonne Volonté, de Rio de Janeiro, Brésil.

Très jeune, j’ai eu connaissance d’une pensée du président de la Légion de la Bonne Volonté, José de Paiva Netto, extraite d’un article publié dans des centaines de journaux, de magazines et de sites web au Brésil et à l’étranger. Le journaliste écrivait ainsi : « (...) Le rôle de la femme est si important que, même avec toutes les obstructions de la culture machiste, aucune organisation qui veuille survivre — qu’elle soit religieuse, politique, philosophique, scientifique, entrepreneuriale ou familiale — ne peut se passer de son soutien. Or, la femme, caressée par le Souffle Divin, est l’Âme de tout, c’est l’Âme de l’Humanité, c’est la bonne racine, la base des civilisations. Pauvres de nous, les hommes, s’il n’y avait pas ces femmes éclairées, inspirées, illuminées ! ». Ce message fait partie de l’article « La Femme dans la réparation des nations » remis à l’ONU, en diverses langues, en 2005.

J’ai beaucoup pensé à la signification de ces mots et à sa portée... Une autre question m’a aussi fortement frappée et m’a laissée perplexe : pourquoi le dirigeant de la LBV avait-il encore besoin de parler de ça vu que nous vivons dans une société libre et que les droits des femmes sont garantis par la loi ? C’est alors que j’ai commencé à analyser ce qui se passait autour de moi. J’ai réalisé qu’en effet les différences de comportement envers les femmes et leur dévalorisation dans le corps social et familial étaient grandes, et pire, dans de nombreux cas elles étaient dissimulées. Un détail important: on ne peut pas dire que la majorité des gens qui agissent ainsi le font de manière consciente mais ils reproduisent seulement le modèle d’une culture sexiste de manière automatique.

Rééduquer

Face à tout cela, je me suis demandée comment nous pourrions parvenir à un changement vraiment effectif. Nous voyons aujourd’hui la promulgation de nouvelles lois, de traités et la tendance des organisations publiques et privées pour garantir les droits des femmes, une voie vers l’égalité des sexes. Alors, pourquoi avec toutes ces initiatives les transformations sont-elles lentes ? En théorie, tous ne souhaitent-ils pas le meilleur ?

Pour répondre à ces questions, il faut rappeler que nous parlons de coutumes, d’héritage culturel. Chaque individu reçoit cet héritage et apprend « ce qui est bien et ce qui est mal ». Quand il est enfant, on lui enseigne la manière appropriée de penser et d’agir, tout d’abord au sein du groupe social qui l’accueille et avec lequel il interagit depuis la naissance, la famille. C’est ainsi que se multiplient les conduites caractéristiques de l’inégalité entre les sexes, au moins jusqu’à ce qu’il y ait une prise de conscience du problème et, par conséquent, un changement d’attitude. Ce qui pour la plupart des gens est une aberration peut se perpétuer pendant longtemps dans d’autres foyers. Comme, par exemple, ces enfants victimes des mauvais traitements et des abus de leur père ou beau-père et le fait est « négligé » par la mère, de peur des conséquences si elle dénonce l’agresseur. Ce cas et d’autres similaires mettent en danger les filles et les garçons, sans défense matérielle, psychologique et spirituelle, et les laissent à la merci de l’auteur de la violence. Une enquête menée par le Centre pour l’étude de la violence (Núcleo de Estudos da Violência , NEV) de l’Université de São Paulo (USP) en 2010 a montré que les personnes qui souffrent d’agression dans l’enfance ont tendance à adopter des comportements violents de résoudre les conflits à l’âge adulte.

Au-delà de ce qui doit être fait sur le plan juridique et éthique, il doit y avoir une rééducation générale de l’être humain, comme Paiva Netto le défend dans son livre Il est Urgent de Rééduquer ! : « C’est dans l’enseignement que réside le grand objectif à atteindre, tout de suite ! Et nous allons plus loin : “seule la Rééducation, et même celle des éducateurs”, comme le préconisait Alziro Zarur (1914-1979), peut nous assurer des temps de prospérité et d’harmonie. Il est urgent de se rééduquer pour pouvoir rééduquer ».

Tatiane Oliveira

Salvador, Brésil - Les jeunes de la Bonne Volonté réalisent des manifestations de rue pour la préservation de l’environnement.

Dans le même ouvrage, sous le sous-titre « La misère n’est pas le destin des êtres humains », l’auteur continue : « (...) Ce que propose la LBV est un vaste programme de Rééducation. Et c’est ce que nous avons réalisé dans la limite de nos moyens, en essayant d’intéresser de nombreux idéalistes qui, comme nous, ne croient pas à l’inéluctabilité de destins condamnés en permanence à la misère, pour des questions sociales, politiques, religieuses, ethniques... En outre, rien ne se construit sur la base du ressentiment et de conclusions précipitées».

Et cette transformation fortifie les victimes et peut les amener à se libérer sans culpabilité d’un environnement de violence. Au Brésil, ce processus a lieu avec une augmentation du nombre de plaintes de femmes qui font courageusement valoir leurs droits, en s’appuyant sur la loi Maria da Penha. Avec la LBV, on apprend qu’une société meilleure, plus juste et plus heureuse, se construit avec la participation de tous, le zèle pour le bien-être collectif, l’aide aux victimes d’agression, etc. Enfin, il est essentiel d’aider fraternellement ceux qui sont fragilisés spirituellement, psychologiquement ou matériellement.

Il y a 27 ans...

Je crois fermement à l’union des efforts en faveur d’une société capable de garantir une véritable égalité des droits pour tous, sans préjugés ou sexisme. J’ai la chance de participer à la Jeunesse Œcuménique de la Bonne Volonté, un mouvement novateur issu de la LBV, qui nous encourage à être protagonistes de notre temps. C’est- à-dire, apprendre à occuper un espace dans le milieu social dans lequel nous vivons, en sachant que nous pouvons influencer son amélioration, en ayant toujours à l’esprit les enseignements universels de Jésus, le Christ Œcuménique, le Divin Homme d’État, qui a dit : « Je vous donne un Commandement Nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés. (...) Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner la propre Vie pour ses amis. » (Évangile selon Jean 13, 34 ; 15, 13).

 « Sida — Le virus du préjugé agresse plus que la maladie ». 

 

Parmi les nombreuses actions entreprises par les jeunes Légionnaires, j’en relève deux qui ont contribué à la réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Tout d’abord, la campagne de sensibilisation pour mettre fin aux préjugés contre les porteurs du VIH/sida, avec la mobilisation internationale pour la Journée mondiale de lutte contre le sida (le 1er décembre). Ce jour-là, nos activités ont comme référence le message de la LBV : « Sida — Le virus du préjugé agresse plus que la maladie ». Deuxièmement, la réalisation d’une série d’activités pour défendre la préservation de l’environnement, incluant des débats, des conférences et des manifestations de rues. D’ailleurs, la recherche de l’équilibre entre la protection de l’environnement et le progrès socio- économique a également motivé les jeunes de la LBV à consacrer, en 2008, le 33e Forum international du Jeune Œcuménique Militant de la Bonne Volonté à ce thème, à travers des activités socio-éducatives dans tout le Brésil et à l’étranger, sous le mot d’ordre permanent : « Éduquer. Préserver. Survivre. Humainement, nous sommes aussi la Nature. »

C’est pour cela que je considère qu’il est important pour notre planète de disséminer des exemples de bénévolat, comme ce qui se fait à la Légion de la Bonne Volonté. C’est une façon d’enthousiasmer des millions de jeunes à travers le monde, en faisant de ces gens, naturellement idéalistes, un instrument important pour la promotion de la prochaine série d’objectifs mondiaux : les Objectifs de développement durable (ODD).

Pour finir, il est bon de citer ici les mots du président de la LBV, proférés il y a 27 ans, sur la valeur de l’abandon définitif des barrières sexistes qui entravent encore l’évolution de l’humanité :

« De notre point de vue, les femmes ont le droit d’être présidentes de la République, leaders de religions, capitaines d’industrie et de navires transatlantiques, commandantes d’avions, elles ont le droit d’être médecins, ingénieures, professeurs... Au travail, il existe un concept juste de la valeur chez les hommes et les femmes : la compétence. Ainsi, les sexes y seront en harmonie. Que brille l’homme, que brille la femme, selon la compétence de chacun. Cela ne signifie pas que les hommes et les femmes sont totalement égaux. Il y a au moins, au début, l’anatomie pour le démentir. Ce que je veux dire, c’est que l’on ne doit pas maintenir de vieilles barrières et en élever de nouvelles basées sur des tabous, des préjugés et des intérêts illégitimes pour empêcher que les femmes aient une plus grande influence sur la destinée du monde. L’homme et la femme dépendent l’un de l’autre. Ils se complètent ». (Extrait du livre Réflexions et Pensées — Dialectique de la Bonne Volonté, publié en 1987).