Le rôle des médias dans la prévention du suicide

Bruna Romera

09/09/2015 à 9:35, Mercredi | Mis à jour le 22/09 à 16:07

Felipe Tonin

Bruna Romera, productrice de TV, diplômée en journalisme par le Centro Universitário das Faculdades Metropolitanas Unidas (FMU). Jeune Œcuménique de la Bonne Volonté, de São Paulo, au Brésil.

Difficilement, un mot ou un discours est interprété de la même façon par tous. Lorque, dans les médias, on parle de prévention du suicide, il est important d’analyser avec précaution le contexte et le message final du reportage, qu’il soit écrit, radiophonique ou télévisé.

Le suicide est encore vu comme un sujet tabou par la presse, à cause de la difficulté de sa divulgation. Une espèce d’opinion commune dans les médias envisage le thème comme trop dangereux car, s’il n’est pas bien traité, l’information peut induire à l’action. Et il y a ceux qui affirment que le suicide est un acte particulier, et il n’a aucun rapport avec ce que l’action journalistique propose.

Néanmoins, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au cours des 45 dernières années, les taux de suicide ont augmenté globalement de 60 % à l'échelle mondiale, ce qui représente près d’un million de décès par an. Le thème devient alors un sujet d’inquiétude et d’un intérêt social. Ce sont des intérêts et des faits que les médias doivent également de traiter.

Le journalisme aide à la construction de l’imaginaire collectif ; il peut tout aussi bien favoriser le maintien de tabous que suggérer de nouvelles formes de compréhension des événements et contribuer ainsi au changement. Selon l’OMS, on estime que 90 % des cas pourraient être évités simplement si on les aidait.

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« Une parole peut sauver une vie. Une parole peut perdre une vie. »

Sous l’égide de la responsabilité de ces paroles, présentées par le regretté Fondateur de la Légion de la Bonne Volonté (LBV), Alziro Zarur (1914-1979), le  Super Réseau Bonne Volonté de Communication1 — créé dans les années 40, au Brésil, afin de porter une communication destinée à l’être humain et son Esprit éternel — divulgue tous les jours des thèmes qui valorisent la vie. Par une Éducation fondée sur la Spiritualité Œcuménique2, il applique la ligne pédagogique de la LBV dans toutes les émissions de sa programmation de radio et de télévision mais aussi dans les articles de presse et sur Internet, afin de contribuer au développement intégral de l’être humain.

Quant à la prévention du suicide, la communication de la Bonne Volonté analyse les raisons possibles et les conséquences physiques, sociales, émotionnelles et spirituelles de l’acte en soi, afin de réconforter les gens qui vivent ce drame et aussi de démontrer que se suicider ne résout pas les problèmes personnels ; au contraire, dans une perspective de l’éternité de la Vie, l’individu se crée des difficultés bien plus grandes encore pour lui-même, pour sa famille et pour la société dans laquelle il vit. Le journaliste José de Paiva Netto, président de la LBV, toujours affirme : « Le suicide frappe l'âme. Ne renoncez pas à la vie. »

Des messages comme celui-ci sont présentés de manière fraternelle et œcuménique afin de renforcer l’estime de soi, l’espérance et la foi (dans le respect des traditions religieuses ou philosophiques des gens) et par les oraisons transmises d’heure en heure tout au long de la programmation de radio et de télé.

+ Voici l’histoire d’Heloísa qui a renoncé au suicide en écoutant les émissions de la Bonne volonté.

L’émission « Vivre, c’est mieux ! » est un exemple, on peut y entendre de nombreux spécialistes, notamment dans le domaine de la santé donnant des informations éducatives et préventives. Par exemple, selon l’OMS, 90 % des personnes qui ont mis fin à leur vie en se suicidant souffraient d’un trouble mental. L’émission divulgue donc fréquemment des infirmités comme la schizophrénie, les troubles bipolaires, la dépression, le trouble de la personnalité Borderline, en soulignant toujours la relation et les risques de ces maladies liés au suicide. Le programme alerte également sur les conséquences d’autres actions considérées comme un suicide indirect, comme par exemple, la consommation de drogues, la dépendance alcoolique (et la lutte contre l'alcool au volant), l’ingestion abusive de médicaments et les troubles alimentaires, aussi bien l’obésité morbide que l’anorexie et la boulimie.

Une diffusion appropriée est essentielle pour faire de vette pratique une véritable responsabilité sociale dans ces véhicules de communication. Actuellement, l’OMS offre des séries de recommandations qui s'adresse aux médias, démontrant brièvement les données sur l'impact des reportages sur le suicide et suggère comment rapporter le suicide, aussi bien dans des circonstances générales que spécifiques.

Oublions les tabous et présentons ce thème à la société de façon responsable pour lancer un débat judicieux sur le sujet !

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1 Super Réseau Bonne Volonté de Communication — Composé par Super Rede Boa Vontade de Rádio (Super Réseau Radiophonique Bonne Volonté), Boa Vontade TV (Bonne Volonté TV), Rede Educação e Futuro de Televisão (Réseau Éducation et Futur de télévision), TV Ecumenismo (TV Œcuménisme), Gravadora Som Puro (Maison d’enregistrement), Editora Elevação (Maison d’édition) et Portal Boa Vontade (Portail Bonne Volonté).

2 Spiritualité Œcuménique — Cet étendard de la Légion de la Bonne Volonté est présent dans toutes ses actions socioéducatives, car elle est perçue comme « le berceau des valeurs les plus généreuses qui naissent de l’Âme, la demeure des émotions et du raisonnement éclairé par l’intuition, l’environnement qui englobe tout ce qui transcende le domaine trivial de la matière et vient de la sensibilité humaine sublimée, comme la Vérité, la Justice, la Miséricorde, l’Éthique, l’Honnêteté, la Générosité, l’Amour Fraternel ». Extrait du livre Il est Urgent de Rééduquer !, sur lequel est fondé la ligne éducative de la LBV, écrit par l'éducateur Paiva Netto, auteur de nombreux best-sellers.